Avec le virus, la concurrence renforcée de l’atlantique
La saison pourra-t-elle être sauvée dans les Alpes-maritimes ? Non, redoute Didier Arino, qui dirige le cabinet de conseil spécialisé Protourisme. Ce spécialiste le martèle : le tourisme, ce n’est pas seulement juillet-août. «La Côte d’azur dépend très fortement des clientèles étrangères. » Or, plus on dépend des clientèles étrangères, donc aussi d’un tourisme d’affaires, de séminaires, en résumé d’un tourisme professionnel, plus on est impacté.
S’y ajoute une propension des Français à plutôt aller vers l’atlantique, en cas d’arbitrage avec la Méditerranée. Pour des raisons parfois bonnes, mais le plus souvent mauvaises.
« Plus de milliards d’euros de perte »
« De façon un peu injuste, mais c’est le propre de l’image, l’atlantique est associé à des destinations comme la Bretagne, le Pays Basque ou la Normandie, quelque chose qui aurait moins à voir avec le tourisme de masse, qui serait aussi moins bling-bling ». Le défi est immense. « Depuis le début du premier confinement jusqu’à ce mois de mars, le secteur du tourisme aura perdu plus de 90 milliards d’euros », calcule le directeur de Protourisme qui inclut les transports, la restauration ou encore les sites et parcs de loisirs. « Certaines décisions relèvent davantage de la communication que du sanitaire », estime Didier Arino : « On avait l’impression l’an dernier que le tourisme était l’alpha et l’oméga de la diffusion du virus. » On peut faire la queue dans un grand magasin, souligne-t-il, quand les remontées mécaniques, au grand air, sont synonymes de danger. « On a quand même beaucoup moins de chances de contracter le virus chez des professionnels qui respectent les protocoles sanitaires, que chez des particuliers où l’on peut s’entasser dans un hébergement. Mais tenir ce discours-là aujourd’hui, c’est impossible. »