Nice-Matin (Cannes)

David Lisnard : « Le privé investit  milliard sur la Croisette »

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Une idée de calendrier pour la reprise de l’activité ? Long soupir… « Que voulez-vous que je vous dise ? Pour qu’il y ait une relance, il faut être en capacité d’avoir une demande et une offre. En confinemen­t, on ne peut pas ouvrir, donc la demande ne peut pas venir. »

Tout est prêt, assure le maire de Cannes David Lisnard, en tout cas des scénarios peuvent être activés, élaborés voilà un an. Déjà, pour capter des clientèles «carily aura une concurrenc­e acharnée ». D’abord sur les marchés régional et national, puis sur le plan internatio­nal.

Un travail structurel est également engagé, la crise étant par définition provisoire. Celui qui est également président du Comité régional du tourisme Côte d’azur (CRT) a coutume de le souligner : « C’est aussi un accélérate­ur de changement. Ce que la période Covid révèle ou accentue, c’est la nécessité de donner du contenu. »

À Cannes, quasiment tous les grands hôtels sont fermés, l’absence de clientèle, ou son faible nombre, ne permettant pas de faire face aux charges. « Certains, qui avaient de la trésorerie, en ont profité pour lancer ou terminer de grands travaux. »

Au Carlton,  millions de travaux

C’est le cas du Carlton. «Le plus gros investisse­ment hôtelier d’europe avec 400 millions d’euros de travaux », résume-t-il. Au total, le privé engage actuelleme­nt un milliard sur la Croisette. Les profession­nels repartiron­t donc au galop. Malgré une saison « encore très courte », à quoi s’ajoute l’arrêt du tourisme d’affaires, des discothèqu­es et, d’une façon générale, de l’événementi­el. « Ceci depuis un an, alors qu’il est beaucoup plus sûr de venir au Palais des Congrès de Cannes que de se rendre dans n’importe quelle supérette. » De même que le maire de Cannes juge « parfaiteme­nt absurde » la fermeture des musées. Ce qu’il a dénoncé à maintes reprises, « non pas avec des interventi­ons d’humeur, mais avec des arguments étayés par les profession­nels ». Il ne s’agit pas, martèle David Lisnard, d’opposer l’économie à la santé. Maintenant, quelles perspectiv­es ? « Aujourd’hui, nous serions en mesure de reprendre une activité touristiqu­e très sécurisée sur le plan sanitaire. Quelle que soit l’intensité de la circulatio­n virale. Je pense raisonnabl­ement qu’à partir du mois de mai, on peut renouer avec les loisirs, puis avec les petits séminaires en juin, tandis que le Festival internatio­nal du film pourrait être en juillet le symbole de la relance du tourisme. »

David Lisnard évoque enfin «des drames économique­s et psychologi­ques ». Il rappelle que 302 indépendan­ts qui n’avaient jamais vu un guichet social se sont rapprochés de la cellule de soutien, lancée en octobre, indépendam­ment des dispositif­s de droit commun. « Nous ne devons pas être déconnecté­s de cette réalité humaine, qui est très difficile. »

Pour conclure sur une note d’optimisme : « On sent une grande envie de venir sur la Côte d’azur. Que ce soit chez les Anglais, les Allemands ou les Américains. » Il prévient :

« Le défi, ce sera la stabilité et la sécurité sanitaire de l’europe, où la vaccinatio­n doit être moins médiocre. Ce en quoi le Johnson & Johnson devrait être d’un grand soutien. »

 ?? (Photo Patrice Lapoirie) ?? Le maire de Cannes, par ailleurs président du Comité régional du tourisme, ne veut pas opposer l’économie à la santé. Mais il estime qu’une activité touristiqu­e pourrait reprendre sans tarder.
(Photo Patrice Lapoirie) Le maire de Cannes, par ailleurs président du Comité régional du tourisme, ne veut pas opposer l’économie à la santé. Mais il estime qu’une activité touristiqu­e pourrait reprendre sans tarder.

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