Dans la grotte de Lombrives, la vie s’organise « Ces filles, est-ce qu’elles flirtent encore ? »
Quinze personnes vivent « hors du temps » depuis dimanche dernier, dans une grotte ariégeoise et ce pour quarante jours. Interview express
Depuis huit jours, quinze personnes sont « confinées volontaires » dans la grotte de Lombrives, en Ariège (nos éditions du 15 mars). Et il leur reste encore trente-deux jours sous terre pour étudier l’adapation du corps humain à la perte de repères ! « Nous n’avons pas de nouvelles et c’est plutôt une bonne nouvelle...», a déclaré Coralie Jugan, responsable communication de l’expédition Deep Time à nos confrères de France 3 Ariège dernièrement. Selon elle, « les membres de l’équipe sont en forme et continuent de s’installer. La phase logistique n’est pas terminée ».
Comme prévu, les sept femmes et huit hommes aménagent « la partie scientifique de l’expédition ». Ce n’est qu’une fois cette tâche accomplie « que la phase d’étude sur un confinement extrême sur le cerveau pourra commencer ». Quelques heures avant le grand départ, le chef de la mission, Christian Clot avait expliqué que son projet visait à « étudier les capacités d’adaptation de l’être humain à la perte totale de repères spatio-temporels, une question soulevée notamment avec la crise sanitaire ». Parmi les pistes rattachées à l’utilité de Deep Time : la conquête spatiale, le déplacement de populations dans un cadre de vie inconnu ou encore la santé mentale. Professeur, cordiste, médecin, bijoutière, aucun des membres de Deep Time ne se connaissaient auparavant. Tous viennent des quatre coins de la France.
Le « sas » entre les mondes
Il aura fallu trois semaines aux bénévoles pour transporter à dos d’homme et de femme les quatre tonnes de matériel nécessaires à l’expérience. Le seizième participant, Jérémy, est resté quant à lui à l’entrée de la grotte, sous une tente et veille sur le « sas » qui permet le lien entre la grotte et le monde extérieur. Car après ce « sas » entre les deux mondes, il faut marcher un kilomètre avant de rejoindre la salle de vie. Pour dormir, il faut encore descendre 600 mètres plus bas, là où se trouve la salle de sommeil.
Selon nos confrères qui ont accompagné l’équipe dès les premières heures « la vie sous terre est ultra-déphasante dès le deuxième cycle ».
Vingt ans après avoir raconté sa « vie sexuelle » et ses pratiques échangistes, l’écrivaine Catherine Millet revient sur ce succès de librairie et déplore une époque marquée par un « recul » de « la tolérance pour la sexualité des autres ».
Très bien accueilli il y a vingt ans, le serait-il encore aujourd’hui ?
La vie sexuelle de
Catherine M.
« ll y aurait sûrement beaucoup plus de controverses. En , dans l’ensemble, le grand public l’a plutôt bien reçu, ce qui en a fait un best-seller. Peut-être qu’il n’aurait pas ce succès-là aujourd’hui étant donné ce que moi, comme beaucoup d’autres, je considère comme un recul des moeurs et même de la tolérance pour la sexualité des autres. Les gens étaient ouverts. »
Que pensez-vous d’un certain féminisme aujourd’hui qui va parfois jusqu’à affirmer sa haine des hommes ?
« Tout cela est quand même très dogmatique. Est-ce que je le comprends ? Non. Mais je cherche des explications. Qu’est-ce qui anime ces mouvements de très jeunes femmes, qui ont un comportement et un discours tellement radicaux et parfois qui s’appuient sur ce qu’il faut bien appeler une langue de bois... J’ai tendance à penser qu’il y a des cycles. On dit toujours que le
XIXE siècle, très répressif au plan sexuel, a succédé à un XVIIIE au contraire très libéral. Donc j’ose espérer que cette période qu’on traverse ne durera pas éternellement, envahie de discours qui n’expriment pas seulement une image négative des hommes chez certaines femmes, mais plutôt une peur de la sexualité. Ces filles, il faut dire assez revêches, est-ce qu’elles flirtent encore ? (...) ».