Nice-Matin (Cannes)

Maxime,  ans et « plus de motivation pour rien »

Deux psychologu­es sont présentes au PAEJ pour accompagne­r les adolescent­s et les jeunes adultes en cette période de crise. Un lieu d’écoute gratuit, anonyme et non médicalisé.

- OCÉANE JULLIOT

Je ressens le besoin de parler, d’exprimer tout ce que j’ai sur le coeur ». À 19 ans, Maxime (1) a poussé la porte du Point accueil écoute jeune (PAEJ) pour rencontre, la psychologu­e Aurore Handricx. Depuis deux mois, sa vie est mise en pause. Maxime avait pourtant bien débuté son année scolaire à la faculté de médecine à Nice.

Mais le second confinemen­t est venu tout balayer sur son passage : « Ça a vraiment été la goutte de trop, raconte-t-il, Je n’arrivais plus à suivre les cours en visio, alors j’ai arrêté la fac. Petit à petit, je me suis totalement renfermé sur moi-même .»

Un manque de motivation qui a très vite alerté ses proches. Sa soeur lui a alors proposé de prendre rendez-vous avec Aurore Hendricx. Cela fait trois semaines, que Maxime se rend quotidienn­ement au Bureau Informatio­n Jeunesse. Pendant une heure, la psychologu­e écoute attentivem­ent et avec bienveilla­nce le jeune homme. Ensemble, ils se souviennen­t de son état mental, un mois auparavant : « J’étais très anxieux, surtout le soir avant de dormir. Ça se manifestai­t par des petites crises d’angoisses. Et le jour parce que je m’ennuyais, j’avais tendance à grignoter. C’était un cercle vicieux. Je n’avais plus de motivation pour rien .»

« Un cercle vicieux »

Au fil des semaines et des rendezvous, Maxime a vu sa santé mentale s’améliorer. Aujourd’hui, il a trouvé un second souffle et est parvenu à sortir de cette dépression : « Je me sens beaucoup mieux. Le fait de pouvoir discuter avec une profession­nelle c’est un véritable soulagemen­t. » Grâce à ce suivi, l’adolescent a intégré le programme d’orientatio­n et il compte bien reprendre ses études de médecine pour la prochaine

Le PAEJ ne s’occupe pas seulement des étudiants en détresse lors de cette crise : « On reçoit tous les jeunes qui traversent une période difficile et qui ont besoin d’un accompagne­ment psychologi­que ou de conseils en matière d’orientatio­n, insiste Aurore Hendricx. Certains viennent nous voir pour des troubles du sommeil, de l’anxiété, des addictions, mais c’est vrai que la Covid est souvent une des sources indirectes à de ces problèmes. Il y a clairement eu un pique de consultati­on depuis un an .» Le plus difficile, souvent, est de trouver le courage à faire le premier pas. A pousser la porte du PAEJ.

1. Son prénom a été modifié pour garantir son anonymat.

Le PAEJ est ouvert du lundi au vendredi sur rendezvous pour les jeunes de 3 ans à 25 ans. Ils reçoivent également les familles dans un espace gratuit, anonyme et confidenti­el. Si vous avez des interrogat­ions sur la crise sanitaire, le Comité régional d’éducation pour la santé Paca a ouvert ce mois-ci un site Internet dédié aux jeunes : https://jeunesetco­vid.org/

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(Photo Cyril Dodergny) En , les psychologu­es du PAEJ ont réalisés  entretiens, malgré les confinemen­ts.

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