10 nouveaux radars dans le 06
Après les nombreuses dégradations dont les radars ont été l’objet pendant le mouvement des « gilets jaunes », Benoît Huber, directeur de cabinet du préfet des Alpes-maritimes, dresse un état des lieux et dévoile la stratégie pour limiter le nombre de morts.
Les Alpes-maritimes comptent à ce jour 37 radars de contrôle de vitesse en service. Une dizaine est en projet pour des implantations à Cannes, Nice, Cagnes-sur-mer, Théoule-sur-mer, Roquebrunecap-martin et Vallauris. Deux restent pour l’instant hors service en attente de réparation : un des deux appareils de la voie Mathis à Nice et l’un sur la commune d’eze. Deux ont été récemment remis en service : celui du bord de mer à Saintlaurent-du-var sur la RM 6098 et celui de la descente de Crémat sur l’autoroute A8. Quant aux radars « feux rouges », ils sont au nombre de vingt et un. Seuls dix sont actuellement en service en raison, notamment, de travaux de voirie ou de maintenance.
● Les radars « tourelles », armes fatales ?
● Comment se décide une implantation ?
La concentration d’accidents, la sollicitation d’élus, les propositions de la police et la gendarmerie précèdent une étude de faisabilité sur le terrain. Sachant que des difficultés techniques (problème d’alimentation électrique, d’installation de la fibre ou de configuration de lieux) peuvent parfois empêcher l’installation d’un radar à l’endroit souhaité. Les radars installés à Cannes en février avaient été demandés il y a... cinq ans.
Certains les qualifient de « sulfateuses à PV » capables de contrôler en même temps 126 véhicules, sachant différencier les poids lourds et les voitures soumis à des limitations différentes. Les nouveaux radars tourelles sont arrivés dans le département. Trois nouveaux radars ont aussi été implantés à Cannes et ne devraient plus tarder à entrer en fonction. Perchés sur des mâts de 4 mètres, mieux protégés du vandalisme, ils flashent dans les deux sens. Ils sont capables de repérer le franchissement d’une ligne continue, les distances entre véhicules, un automobiliste au téléphone ou sans ceinture de sécurité. Des fonctionnalités pas activées...pour l’instant. « On bénéficie des progrès de la technologie Les automobilistes aussi disposent d’alertes,
● La vitesse ennemie publique numéro ?
appelées pudiquement “aide à la conduite”, il a donc fallu s’adapter », rappelle Benoît Huber Exemple : les six radars leurres tourelles installés récemment, trois sur la RD 6007 à Beausoleil, trois sur Roquebrune-cap-martin. Sans flash visible, ces radars infrarouges permettent de sécuriser une portion d’une dizaine de kilomètres. Sur les six cabanes, une seule en réalité abrite le radar. Celui-ci est régulièrement déplacé entre les cabines.
Si l’insécurité routière n’a jamais été aussi faible en raison de la baisse du trafic depuis le début
● Pompes à cash ?
de la pandémie, les routes sans bouchons ont permis à certains de
battre des records. « La vitesse demeure la facteur majoritaire (30 %) dans les accidents mortels devant l’alcool (14 %). Nous sommes audessus de la moyenne dans le 06 : certains se croient plus aguerris que d’autres mais ça se paye cash », remarque Benoît Huber.
Baisser la vitesse ou remplir les
caisses de l’etat ? « Un radar, ça fait baisser la vitesse, l’accidentalité et la gravité des accidents. 43 tués en 2020 c’est encore trop. Il y a une certaine stagnation depuis 2018. » La préfecture rappelle qu’une part des amendes est reversée aux collectivités pour financer des travaux d’infrastructures. Toujours en 2018, sur les 864 millions récoltés par les PV, 170 millions ont été réaffectés.
● Où en sont les contrôles de vitesse privés ?
Des sociétés privées sous contrat avec l’etat disposent de voitures banalisées pour effectuer des contrôles de vitesse en lieu et place des forces de l’ordre. Une expérimentation qui devrait s’étendre, mais pas dans les Alpes-maritimes pour le moment.