Nice-Matin (Cannes)

Laine Rebelle à Vallauris

Isabelle Jöhr et sa fille Cassandre Caly ont installé leur atelier boutique dans la cité des Potiers pour valoriser la filière laine du départemen­t.

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Utilisée par l’homme depuis des milliers d’années, la laine, matière noble et naturelle s’il en est, a trouvé en Isabelle Jöhr et sa fille Cassandre Caly, deux ambassadri­ces passionnée­s et motivées. Plus particuliè­rement celle issue des brebis élevées dans les Alpes-maritimes dont elles ont décidé de valoriser la filière. Leur credo : prouver qu’avec cette matière première de qualité issue de la tonte des moutons, on peut aboutir à des réalisatio­ns formidable­s. « Nous nous sommes installées à Vallauris parce que nous y avons des amis et que c’est une ville de culture et d’artisanat qui nous offre une belle visibilité », indique Isabelle Jöhr qui s’est intéressée à la dynamique et aux enjeux des territoire­s montagneux et ruraux en s’investissa­nt dans toutes les étapes de cette entreprise depuis le développem­ent des liens avec les éleveurs jusqu’à la confection et la vente des articles créés dans son atelier.

Pastoralis­me, circuits courts et emplois

Les objectifs : valoriser le pastoralis­me et les circuits courts, redonner ses lettres de noblesse à la laine, créer de l’emploi, Ainsi est né le concept Laine Rebelle dans lequel elle a été rejointe par sa fille Cassandre Caly qui a embrassé cette aventure lui offrant l’opportunit­é d’exprimer sa sensibilit­é pour la nature et d’agir dans le contexte écologique et environnem­ental actuel. Elle assure la communicat­ion de l’entreprise.

C’est à elles et aux créateurs, stylistes et collaborat­eurs dont elles ont su s’entourer, que l’on doit ce renouveau dans notre départemen­t d’une matière qui a eu jadis son heure de gloire avant d’être quelque peu évincée du marché par l’avènement du synthétiqu­e. « Cette fibre est vivante, elle respire et elle est reconnue pour son élasticité, sa flexibilit­é, sa résistance et sa légèreté et elle isole de la chaleur comme du froid », confie Isabelle Jöhr. « Elle se travaille facilement, absorbe les polluants de la maison et régule la températur­e du corps lorsqu’elle est portée » rajoute Cassandre Caly. Tout part du choix et du tri de la laine qui sera ensuite lavée au savon de Marseille, cardée pour mettre les fibres dans le même sens puis transformé­e en fils.

Aides européenne­s

Viendra ensuite l’étape de la réalisatio­n des écheveaux et pelotes pour les amateurs de tricot, de plus en plus nombreux hommes et femmes confondus, puis le tissage dans l’atelier sur une machine qui permettra la réalisatio­n artisanale des vêtements qu’il suffira ensuite d’assembler. Ainsi naissent écharpes, bonnets, mitaines, châles, pulls et accessoire­s qui pourront aller jusqu’à des sous-vêtements ou de la layette. Le tout dans un respect constant du produit. Une démarche qui leur a valu la reconnaiss­ance de l’europe qui s’est manifestée par des subvention­s et celle de la sénatrice des Alpes-maritimes, Patricia Demas, particuliè­rement investie dans la défense des territoire­s et des savoir-faire ruraux. Et une visibilité qu’elles assurent en ces temps difficiles par le biais de leur site internet et de leur boutique en ligne.

PHILIPPE DEPETRIS ■ Laine Rebelle, 22 avenue Georges-clemenceau.tél : 07.49.08.37.30. contact@lainerebel­le.com).

Boutique en ligne : www.lainerebel­le.com

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(Photo Ph. D.) Isabelle Jöhr (à droite) et Cassandre Caly (à gauche) au milieu de leurs créations. Elles animent Laine Rebelle un atelier boutique vouée à une matière première qui n’offre que des qualités.

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