De faux oeufs pour piéger les pigeons
Le pigeonnier contraceptif remplit sa mission : diminuer le nombre de pigeons tout en prenant soin de leur bien-être.
Nourris par quelques habitants, les oiseaux avaient proliféré sur le territoire, indisposant de nombreux villageois. Bruno Galilana colombophile passionné, gère à présent la situation. Il vient tous les quatre jours s’occuper des hôtes du pigeonnier. «Le principe est simple, explique-t-il. Je substitue les bons oeufs après la ponte du deuxième oeuf et je les remplace par des leurres. Le faux oeuf a exactement la couleur, le gabarit du vrai. Il monte en température lorsque le pigeon le couve. » Un savoir-faire et un matériel professionnels car les volatiles ne se laissent pas si facilement pigeonner. « Le pigeon est un oiseau extrêmement intelligent, fidèle à son partenaire et à son habitat. Il va vite faire le rapprochement entre le fait que l’oeuf n’éclôt pas et l’endroit où il pond. Toutes les 5 pontes, je laisse donc toujours un oeuf sur deux éclore par couple. Les pigeons croient que tout va bien et continuent à venir. Chaque couple élèvera donc un petit au lieu de vingt-quatre », poursuit le spécialiste.
Un oiseau intelligent et fidèle
Le pigeonnier héberge au maximum 80 couples, soit 160 pigeons. Beaucoup moins que les centaines de pigeons installés sur la commune. Pour fidéliser les oiseaux à leur nouvel habitat et donc contrôler la reproduction, la ville leur offre le gîte et le couvert. Un gîte tout confort et une nourriture premium. Construit par les services municipaux, le pigeonnier a encore été amélioré par Bruno Galiana. « Il y a désormais quatre entrées par côté pour la luminosité et l’aération. Les battements d’ailes à l’intérieur combinés aux nombreuses aérations contribuent à une excellente ventilation et une température constante. La nourriture est la même que celle de mes pigeons voyageurs. C’est un budget de quelques dizaines d’euros par mois. Je bague aussi les oiseaux et j’ai même vacciné les premiers nés. »
Le gîte et le couvert
Les Roquettans sont priés de ne pas nourrir les pigeons eux-mêmes. Un arrêté municipal l’interdit. «Une dame avait pris l’habitude de les nourrir chez elle et elle avait un grenier infesté de centaines de pigeon, raconte Bruno Galiana. Comme pour tous les sujets, les extrêmes sont mauvais. Si on ne fait rien un jour à l’autre, c’est l’appel à une société qui va faire de la dératisation. Jusque dans les années 1990, on capturait les pigeons en masse et on les gazait. Moi, je ne tue aucun animal. » Le but : arriver à un équilibre de vie harmonieux entre l’homme et l’oiseau des villes. « On y arrive très bien sur le moyen et le long terme, rassure le spécialiste. La population baissera d’environ 30 % les premières années et après on arrive à quelque chose de stable. »