Nice-Matin (Cannes)

Valbonne : on a testé le format lycée « hybride »

Depuis l’annonce des mesures sanitaires renforcées, par Jean Castex, le 18 mars, le secondaire doit fonctionne­r en demi-classes. Hier, nous avons pu visiter le lycée régional Simone-veil

- GRÉGORY LECLERC gleclerc@nicematin.fr

Ça commence mal. Rendez-vous était pris hier matin, avec le recteur de l’académie de Nice, Richard Laganier, pour observer les « mesures sanitaires renforcées » et le format « hybride obligatoir­e ». Seulement voilà. Sur le parvis du lycée régional Simone-veil de Valbonne, route de Biot, devisent joyeusemen­t des dizaines de lycéens... non masqués. « La problémati­que, c’est effectivem­ent le parvis, ils en ont parfois marre de porter le masque », admet l’infirmière scolaire, Estelle Janin. Cette première impression passe vite dès que l’on franchit les imposantes grilles de l’établissem­ent qui étire ses 14 000 m2 très aérés au milieu de 20 000 m2 d’espaces verts. Rien d’un lycée à l’ancienne avec ses couloirs étroits et ses espaces extérieurs peau de chagrin. Des surveillan­ts font réajuster le masque. Du gel en pagaille est disposé un peu partout.

« On ne partait pas de rien »

On respire dans ce lycée qui aligne d’imposantes coursives arborées, aux murs ocre, connectant les classes.

Depuis les annonces de Jean Castex, le 18 mars, les 1021 lycées des seize départemen­ts confinés, dont les Alpes-maritimes, ont dû passer en mode « hybride ».

« Heureuseme­nt, on ne partait pas de rien », rassure le proviseur du lycée, Michel Sénéchal. Des mesures avaient déjà été prises. Dans son établissem­ent, trente cas positifs ont été détectés depuis le 2 novembre, dont un grâce aux tests que l’infirmière scolaire réalise tous les jeudis et vendredis matins.

Sur les pas de Richard Laganier, nous pénétrons dans la salle 120. Douze élèves, espacés d’une table, y écoutent l’enseigneme­nt de leur prof de maths, Cédric Gourjon.

Douze autres camarades assistent au cours, en audio, depuis chez eux. Un micro, des haut-parleurs : ils intervienn­ent quand ils veulent. Pour cette fois, Lily Terlaud, 17 ans, se trouve dans la classe. Sur l’écran de sa tablette, s’affiche le même graphique de maths que pour ses camarades restés chez eux. Bienvenue dans une « classe hybride synchrone ».

Le système de demi-classe ? Lily y voit avantages et inconvénie­nts : « Nous sommes plus autonomes qu’avant. Cela nous prépare aux études supérieure­s et à travailler seul. L’inconvénie­nt c’est que c’est dur de garder le rythme à la maison. » Leur prof, qui prépare ses terminales à la réforme du bac, et donc au grand oral, le concède : ce n’est évident pour personne. «Maisilya eu un travail énorme de tous mes collègues pour s’adapter à des conditions d’enseigneme­nt particuliè­res mais aussi à la réforme. Même chose pour les élèves. » Avant de quitter l’établissem­ent, détour par le self-service. Retour à une impression mitigée, comme sur le parvis. Le resto doit assurer chaque semaine 400 repas de demi-pensionnai­res (ils sont 800 au total). Les lycéens ont beau être assis en quinconce, la distanciat­ion reste limitée. Une chose est sûre : le protocole sanitaire renforcé semble tenir le choc. Aucune classe n’a jusqu’ici été fermée.

 ?? (Photo G. L.) ?? De gauche à droite et de haut en bas : en salle , comme dans tout l’établissem­ent, une table sépare les élèves. Deux matinées par semaine, l’infirmière scolaire, Estelle Janin, réalise des tests. Lily, élève de terminale, a fini par trouver ses marques. Madjouline,  ans, est inscrite dans la seule classe de prépa. Pour elle, rien de changé : l’établissem­ent est suffisamme­nt grand pour que toute sa promo soit en présentiel, dans trois classes différente­s.
(Photo G. L.) De gauche à droite et de haut en bas : en salle , comme dans tout l’établissem­ent, une table sépare les élèves. Deux matinées par semaine, l’infirmière scolaire, Estelle Janin, réalise des tests. Lily, élève de terminale, a fini par trouver ses marques. Madjouline,  ans, est inscrite dans la seule classe de prépa. Pour elle, rien de changé : l’établissem­ent est suffisamme­nt grand pour que toute sa promo soit en présentiel, dans trois classes différente­s.
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