Cette propriété juanaise qui a échappé à la Ville
En octobre, la commune avait participé à la vente aux enchères d’une villa, espérant faire jouer son droit de préemption. Mais carencée en logements sociaux, elle n’y a plus l’usage.
C’est une villa de sept pièces, avec un jardin, idéalement située avenue Courbet, au coeur de Juan-les-pins. Un bien qui a fait l’objet, en octobre, d’une vente par adjudication au tribunal de Grasse rendue obligatoire pour mettre fin à une indivision. La Ville y a participé. Déjà propriétaire de la villa voisine, elle souhaitait, avec cette nouvelle acquisition et la démolition des bâtiments, aérer le secteur bien urbanisé, en créant à la place des bâtiments un espace vert et mettre ainsi en valeur, le parking public situé juste derrière et dont l’accès est quasi masqué.
Le préfet a dit non
La Ville a donc participé à la première audience qui s’est tenue le 29 octobre. Mais, bien sûr, elle n’était pas seule sur les rangs. Des particuliers ont surenchéri, faisant grimper l’offre de base de 440 000 euros à 661 000 euros. La Ville a décidé de participer à la seconde enchère, espérant faire jouer son droit de préemption. C’est la règle, quel que soit le montant de la dernière enchère, ce sera la Ville qui aura le dernier mot en faisant jouer son droit de préemption. Sauf si la nouvelle offre faite par les particuliers est trop élevée. Le maire rappelait, à l’époque, qu’il n’était pas question de débourser 1 million d’euros.
Oui, mais rien ne s’est déroulé comme prévu. La Ville n’a pas pu participer à cette nouvelle audience.
Adjugée à euros
Car, le 22 décembre dernier, le préfet a déclaré la commune carencée en matière de logements sociaux. Une conséquence de la loi Alur (Accès pour logement et un urbanisme rénové).
« Le droit de préemption relève désormais de la compétence du représentant de l’état, explique-t-on en mairie. Cette parcelle n’étant pas concernée par un emplacement réservé au PLU (Plan local d’urbanisme), le préfet a répondu par courrier du 26 février dernier que la commune ne pouvait intervenir sur l’acquisition par voie de préemption du bien au prix de la dernière enchère. D’autant que le projet envisagé n’était pas pour la production de logements sociaux. Pour cette
raison, nous avons dû abandonner la procédure en cours. »
Ainsi, la « chère » villa convoitée a été adjugée le 4 mars dernier à 727 000 euros. À ce jour, la mairie assure ne pas connaître le projet de l’adjudicataire.