Indemnisations : les deux commerçants ont gagné
Trois ans de chantier et la rue Buttura menant à la Croisette fermée avec juste un passage piéton. C’est le préjudice impactant leur activité que deux commerçants, le glacier Vilfeu et le restaurant Cannes
Sushi ont voulu faire valoir auprès de la justice.
Et ils ont gagné contre le promoteur Pinto Croisette. Leur arme : une expertise judiciaire rendue en février 2020 qui a démontré un trouble anormal de voisinage en raison du bruit du chantier, mais aussi de la perte d’accès et de la visibilité commerciale depuis la Croisette.
Des préjudices chiffrés jusqu’à décembre 2019 à 122 600 € pour le restaurateur et à 240 530 € pour le glacier. Des sommes qu’ils devraient toucher très prochainement.
Sauvé de la liquidation
« On est ravis. C’est une victoire. explique Me Myriam Lazreug du cabinet Lauga et associés. Les jugements ont été rendus en octobre 2020 pour Cannes Sushi et en janvier 2021 pour Vilfeu. Pinto a essayé de faire stopper l’exécution provisoire mais a été débouté de sa demande. Ce n’est pas aux commerces de faire les frais de la rénovation du quartier. »
La situation des deux commerçants est difficile. « On est au bout, En trois ans, le chiffre d’affaires a baissé de 50 % » glisse Gilles Vilfeu dont l’enseigne espère entamer sa quarante-quatrième saison à Pâques.
Cannes Sushi avait ouvert en mai 2017, et la rue avait fermé en janvier 2018. Le restaurant japonais était en redressement judiciaire récemment. « J’ai réussi à en sortir en réinjectant de l’argent avec mon associé et en obtenant un plan de continuité en novembre dernier, indique Naji Khalil Abi Nassif. On ne me voit plus depuis trois ans...et mon loyer a 2500e d’écart avec la rue derrière. Je vais percevoir 100 000 mais j’en ai perdu 300 000 ».
Le promoteur fait appel
La bataille judiciaire va continuer. Car le promoteur a décidé de faire appel. « On a bon espoir d’obtenir gain de cause, souligne leur avocat Me Franck Ghigo. Il s’agit de contentieux isolés. Seuls deux commerces ont fait un recours. D’autres commerces voisins n’ont pas eu de préjudice sur leur chiffre d’affaires.
Ils ont plutôt capitalisé sur la construction du First qui est une plusvalue pour tout le quartier. En outre Pinto a fait des efforts pour maintenir la rue ouverte aux piétons » Suite au prochain épisode judiciaire de ce dossier.