Nice-Matin (Cannes)

Richard Anthony à jamais à Cabris

Le chanteur, né au Caire en 1938 et décédé à Pégomas en 2015, avait choisi Cabris pour se reposer après une longue carrière scandée de galas dans le monde entier.

- CORINNE BOTTONI

Richard Btesh, alias Richard Anthony, est né le 13 janvier 1938 au Caire, en Égypte. Il est décédé le 19 avril 2015, à Pégomas. Véritable pionnier du Twist et du Rock en France, il a, tout au long de sa carrière, enregistré plus de six cents titres et vendu plus de cinquante millions de disques. Ses succès, il les a interprété­s dans nombre de langues, français, anglais, allemand, espagnol, italien et arabe.

Après une enfance dorée en Égypte, le jeune homme suit sa famille, alors en exil, d’abord en Argentine puis en Angleterre. À 9 ans, il intègre le prestigieu­x Brighton Collège où il sera soliste de la chorale. Arrivé en France à 13 ans, il entre au lycée Janson-desailly de Paris. Après son baccalauré­at et le début de ses études de droit, il refuse de suivre ses parents à Milan, en Italie, préférant rester avec Michelle, jeune fille rencontrée sur les bancs du lycée et qui deviendra sa première épouse. Avec elle il aura trois enfants. Pour subsister, il devient représenta­nt de commerce tout en jouant du saxophone dans les clubs de jazz.

Une prestigieu­se carrière

En 1958, Richard Anthony qui parle couramment six langues, franchit le pas : il se sert de ces deux premiers prénoms pour composer son nom d’artiste. Jacques Plait, futur producteur de Joe Dassin, est le premier à le faire signer dans une maison de disques. Son troisième 45 tours, Nouvelle Vague, lui fera connaître le succès à tout juste 20 ans. Parmi ses nombreux titres, J’entends siffler le train, en 1962, demeure l’un de ses plus grands succès. Vivant au rythme de trois cents galas par an, Richard Anthony décide de passer son brevet de pilote, devenant ainsi le premier chanteur à se déplacer en avion privé, moyen plus rapide et moins dangereux que la route. Ne s’adaptant pas à la déferlante du disco, son succès auprès du public s’épuise dans les années 1970. Après son tube Le Sirop Typhon, le chanteur quitte la France pour les États-unis en même temps qu’il divorce de sa première épouse.

Havre de paix et dernière demeure

Il revient en France en 1982 pour quelques mois, mais se fait rattraper par le fisc et subit un redresseme­nt fiscal, situation qui l’amène à passer quatre jours à la maison d’arrêt de Pontoise. À la fin des années 1980, après un second divorce et une nouvelle période de désamour avec le public, il vient s’installer sur la Côte d’azur où un grave accident de bateau l’oblige à rester alité plusieurs semaines. Élizabeth, l’infirmière qui s’occupera de lui, devient sa dernière compagne.

Pierre Bornet, le maire de Cabris, se souvient de Richard Anthony. « Un homme convivial, sympathiqu­e, toujours enclin à pousser la chansonnet­te. » Et le premier magistrat de conclure : « Sa tombe est très bien entretenue. Nombre de personnes viennent s’y recueillir depuis son décès, en avril 2015. Cabris l’a accueilli pour l’éternité ».

 ?? (Photos C.B.) ?? C’est à Cabris que le chanteur a passé les dernières années de sa vie dans sa maison du boulevard des Cinq-communes (photo cidessous). C’est dans ce village très cher à son coeur qu’il a voulu être enterré. Sa tombe est régulièrem­ent fleurie.
(Photos C.B.) C’est à Cabris que le chanteur a passé les dernières années de sa vie dans sa maison du boulevard des Cinq-communes (photo cidessous). C’est dans ce village très cher à son coeur qu’il a voulu être enterré. Sa tombe est régulièrem­ent fleurie.
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