Nice-Matin (Cannes)

« Les aides maintenues tant que la crise sera là»

De passage dans le Var, Bruno Le Maire a détaillé, hier, les mesures de soutien au secteur du tourisme. Il a aussi clarifié sa position dans la bataille des régionales en Paca.

- Propos recueillis par PIERRE-LOUIS PAGÈS plpages@varmatin.com

Secteur prépondéra­nt pour l’économie régionale : le tourisme. Quelles assurances pouvez-vous apporter aux profession­nels à quelques jours d’une nouvelle saison ?

Ce serait irresponsa­ble de ma part de donner des certitudes en termes de calendrier. Je suis bien conscient que le tourisme, l’hôtellerie, la restaurati­on, les bars sont particuliè­rement touchés par la crise sanitaire actuelle. Dans des régions très touristiqu­es comme les Alpesmarit­imes, l’impact est évidemment très lourd. Mais nous avons mis en place des dispositif­s de soutien dont le départemen­t a largement bénéficié. Ainsi,   entreprise­s ont bénéficié du fonds de solidarité, pour un montant de près de  millions d’euros. Ce sont des sommes importante­s. Par ailleurs,   entreprise­s ont bénéficié d’un prêt garanti par l’état pour un montant total de

, milliards d’euros. Nous avons également développé massivemen­t l’activité partielle et les mesures d’exonératio­n de charges pour protéger justement toute l’activité touristiqu­e du départemen­t. Et je veux dire à tous ces acteurs que nous maintiendr­ons ces dispositif­s tant que la crise sanitaire sera là et tant que nous ferons face à cette crise économique. Je sais que ces derniers mois ont été extrêmemen­t difficiles pour toutes ces profession­s. Je sais qu’ils n’attendent qu’une chose : reprendre le travail. Je peux leur garantir que le ministère de l’économie et des Finances

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Ma responsabi­lité n’est pas de compter les entreprise­s en faillite”

continuera à être à leurs côtés. Y compris dans la phase toujours délicate de redémarrag­e.

Les risques d’un reconfinem­ent plus large ne sont pas à écarter. Malgré ces aides de l’état, craignez-vous une augmentati­on du nombre de défaillanc­es des entreprise­s ?

Depuis maintenant plus d’un an, je m’attache à protéger l’ensemble des entreprise­s du secteur touristiqu­e avec le « quoi qu’il en coûte » annoncé par le président de la République en mars dernier. Mon état d’esprit aujourd’hui est

Par le passé, vous avez mené le combat des élections régionales. Le match s’annonce difficile ici en Paca. Lors de votre venue demain, allezvous demander à Renaud Muselier de faire alliance avec Sophie Cluzel dès le premier tour du scrutin ?

Je ne suis pas là pour régler les choix politiques qui appartienn­ent aux candidats à ces élections régionales en Paca. Simplement, que les choses soient claires : je soutiens Sophie Cluzel, candidate à la présidence de la région Paca. C’est une femme extraordin­aire, totalement engagée pour la cause des personnes en situation de handicap, un sujet sur lequel notre société française a encore de permettre une réouvertur­e dans les meilleures conditions possibles pour tous les acteurs du tourisme. C’est un défi considérab­le. Mais ma responsabi­lité n’est pas de compter le nombre d’entreprise­s qui sont en faillite. Au contraire, ma responsabi­lité est d’éviter le plus grand nombre possible de faillites afin que notre tissu économique soit préservé, ainsi que les emplois qui vont avec.

L’ancien ministre de l’agricultur­e que vous êtes n’ignore sans doute rien de la viticultur­e en Provence. Pouvezvous aujourd’hui garantir que les taxes Trump seront définitive­ment abandonnée­s ?

Elles sont abandonnée­s. J’ai eu l’occasion d’en discuter hier [lire mercredi  mars, ndlr] avec beaucoup de chemin à parcourir.

Pour autant, chacun connaît mes liens d’amitié avec Renaud Muselier. Chacun mesure à quel point nous avons bien travaillé entre ministre de l’économie et président de l’associatio­n des régions de France. Je lui suis reconnaiss­ant du travail qu’il a effectué à la tête des régions de France. Et je souhaite que, quelle que soit l’issue du scrutin, Sophie Cluzel et Renaud Muselier puissent travailler ensemble, en bonne intelligen­ce.

Un mot sur la candidatur­e de Xavier Bertrand à l’élection présidenti­elle, qui a choisi de ne pas passer par une primaire ?

Deux ministres sont actuelleme­nt atteintes du Covid. Vous-même l’avez été. Quelle image ces nombreuses contaminat­ions au sommet de l’état renvoient-elles à la population quant au respect des règles sanitaires qui lui sont imposées ?

Tout simplement que les ministres sont des gens comme les autres. Personnell­ement, j’ai attrapé le Covid en septembre dernier suite à une inadvertan­ce. Cela prouve une chose simple : pour les ministres, comme pour tous les citoyens français, il suffit d’une négligence dans le port du masque, dans le lavage des mains, dans le respect des gestes barrière pour risquer la contaminat­ion. Tout le monde doit aujourd’hui en avoir conscience au moment où le virus reprend de la vigueur et touche un nombre très important de nos compatriot­es. Il peut tous nous arriver à un moment ou un autre d’être négligent. Personne n’est surhumain. Mais cette négligence peut se payer très cher.

Vous avez déclaré que le retour à la normale se fera par la vaccinatio­n. En la matière, la politique européenne n’a-t-elle pas montré ses limites ?

L’europe est en train de retrouver de la fermeté. Et cette fermeté est la bienvenue. Elle était attendue par beaucoup de citoyens européens, dont nos compatriot­es. Quand je vois la Commission européenne hausser le ton sur les exportatio­ns de vaccins, hausser le ton sur les livraisons de vaccins, par exemple par Astrazenec­a, je pense que nous sommes dans la bonne direction. Nous vivons dans un monde où il faut savoir défendre ses intérêts, et les défendre avec fermeté. Sur tous les sujets – les vaccins, mais encore la protection de nos technologi­es, nos intérêts économique­s, la défense de notre modèle de développem­ent respectueu­x de l’environnem­ent – l’europe doit apprendre la fermeté.

Katherine Tai, la nouvelle représenta­nte au commerce américain. Elle m’a confirmé la suspension de ces taxes sur la viticultur­e française.

Et nous avons décidé de travailler dans les quatre mois qui viennent à un accord définitif sur la question du règlement du conflit Boeing-airbus. Je suis donc tout à fait confiant sur le fait que les États-unis ne rétabliron­t pas de

Je n’ai aucun commentair­e à faire à ce sujet parce que je considère que les Français, aujourd’hui, attendent du ministre de l’économie et des Finances des réponses à la crise économique, des réponses au chômage, des réponses au développem­ent économique et à la manière dont on peut conjuguer ce développem­ent et la protection de la planète. Je m’en tiens à cette responsabi­lité.

Elle est suffisamme­nt lourde. Aujourd’hui, les Français ne sont intéressés, et ils ont raison, que par la manière dont nous faisons face à la crise sanitaire et la manière dont nous sortirons de la crise économique.

taxes sur la viticultur­e française. C’est pour moi un enjeu absolument majeur. En particulie­r pour les viticulteu­rs du Var, et notamment ceux du terroir magnifique qu’est celui de Bandol.

La crise actuelle va forcément peser dans l’élection présidenti­elle de . Selon vous, Emmanuel Macron sera-t-il en mesure de se représente­r ?

Je le souhaite et je souhaite sa victoire. Et je m’engagerai derrière lui pour cette élection présidenti­elle avec un projet qui a une très forte cohérence. Un projet qui tourne autour de la protection des Français dans les domaines régaliens, autour de la relance de l’activité économique, de l’améliorati­on des capacités économique­s de la France, et autour de l’intégratio­n européenne. Ces trois axes sont les piliers de la politique que nous menons avec le président de la République depuis maintenant près de quatre ans.

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