Un expert sceptique... pour les deux versions De Léonard au Caravage, ventes records et doutes tenaces
Il n’a pas vu la Madone aux oeillets en question. Mais il se montre sceptique sur son origine... Tout comme pour l’original présumé, présenté comme un Raphaël par la National Gallery de Londres. Issu de l’université de Columbia à New York, le Tchèque Jan Sammer est spécialisé dans l’histoire de l’art. Il a collaboré avec feu son mentor, James Beck, à l’écriture d’un livre, en , qui contestait son authenticité. Il n’y croit pas davantage aujourd’hui. Et ne croit guère plus à cette « madone » azuréenne. « C’est une très belle peinture, admet Jan Sammer. C’est très bien fait – mieux que celui de la National Gallery ! Mais je pense que c’est un artiste plus tardif. Je ne pense pas que ce soit du XVIE siècle. » Catégorique face à une reproduction en photo, ce spécialiste se dit néanmoins « prêt à changer d’avis en voyant l’esquisse originale ». Il le reconnaît : «Ilya rarement un consensus entre les experts ». Reste qu’à ses yeux, l’original de la Madone aux oeillets est
« toujours perdu ». novembre . Coup de marteau, coup de tonnerre à New York. Le Salvator Mundi attribué à Leonard de Vinci est vendu aux enchères chez Christie’s millions de dollards ( millions d’euros). Record du monde. De quoi assurer une jolie plusvalue à Dimitri Rybolovlev. Le patron de L’AS Monaco avait pourtant accusé d’escroquerie le marchand d’art Yves Bouvier, qui le lui avait cédé , millions de dollars. Depuis cette vente record, des voix contestent encore l’authenticité du « sauveur du monde » acquis par le Louvre Abou Dhabi. juin . Le Judith et Holopherne attribué au Caravage, découvert dans un grenier à Toulouse, se vend de gré à gré... deux jours avant la vente aux enchères. L’expert Éric Turquin l’avait estimé millions d’euros. La mise à prix était fixée à . Le montant et le nom de l’acheteur restent secrets. La Madone dont a hérité une Azuréenne pourrait-elle connaître un tel fabuleux destin, forte de l’expertise inédite ? Si oui, à combien l’estimer ? « Ce sont potentiellement des chiffres astronomiques » ,selon l’experte Laure Chevalier. Son avocat, Me Boris Khalvadjian, s’attend à voir «des voix s’élever dans la communauté scientifique. C’est au travers de ce débat que va se dessiner son authentification. D’où l’importance des preuves mises au jour. » La propriétaire, quant à elle, peut faire valoir sa légitimité
« par la transmission testamentaire, selon Me Olivier Descosse. L’origine juridique est la même que pour d’autres biens. Même pour une oeuvre d’art d’une valeur extrêmement importante. »