URGENCE OBÉSITÉ
Je sais, on n’est plus à une incohérence près. Mais tout de même, celle-là me semble particulièrement grave. Selon le ministère de la Santé lui-même, «47% des patients infectés entrant en réanimation sont en situation d’obésité indépendamment de l’âge, de l’hypertension artérielle et du diabète ». Notez bien : indépendamment de l’âge. Et pourtant, les huit millions de Français atteints d’obésité ne figurent pas aujourd’hui dans la liste des publics prioritaires pour se faire vacciner contre le coronavirus. Sauf s’ils ont la « chance » d’être âgés, ce qui est loin d’être le cas pour une majorité d’entre eux. Plutôt que courir après tous ceux qui traînent la patte alors qu’ils sont ciblés par la vaccination – comme les soignants – ne serait-il pas pertinent de se hâter de proposer les vaccins inutilisés à tous ces Français qui accusent une surcharge pondérale importante ? Indépendamment de l’âge. Certes, on pouvait comprendre que la Haute Autorité de Santé, le 30 novembre dernier, à la veille de l’arrivée des vaccins, et sans certitude sur le nombre de doses, ait priorisé le grand âge et les professionnels de santé. L’épidémie d’obésité a probablement fait craindre une incapacité à faire face en termes de vaccination. Mais, alors que la vaccination s’intensifie, et quand près de 50 % des personnes en réa pour Covid sont en surpoids, revoir les priorités me semble un devoir.