Nice-Matin (Cannes)

Les maux bleus

Difficulté à « tuer » les matches, manque de lucidité et de discipline : la France termine, encore deuxième. Une place, certes encouragea­nte, mais qui ne masque pas le chantier à accomplir.

-

L «a deuxième place, ce n’est pas rien » ,ainsisté vendredi soir le capitaine Charles Ollivon malgré la déception d’une défaite dans les arrêts de jeu devant l’écosse (27-23). Deuxième et « pour la deuxième fois », a renchéri le sélectionn­eur Fabien Galthié. Cela mérite d’être «signalé », selon lui. Car, avant son arrivée aux manettes fin 2019, les Bleus n’avaient plus atteint ce rang depuis 2011. Cette deuxième place n’est toutefois pas aussi reluisante que l’an passé. En nombre de victoires d’abord : quatre en 2020 pour trois cette année. Autre bémol : avec seize points, la France termine à quatre longueurs du champion gallois. Lors de la précédente édition, elle avait fini à égalité avec l’angleterre (18 points), sacrée à la différence de points générale.

Indiscipli­ne et inexpérien­ce

Après la promenade en Italie (50-10) et le premier succès à Dublin depuis dix ans (15-13), le 14 février, les Bleus ont été rattrapés par leurs vieux démons. L’indiscipli­ne d’abord, qui leur avait déjà coûté la victoire en Angleterre (défaite 23-20) et les a poursuivis au Stade de France contre l’écosse (défaite 27-23). Mais, au-delà des douze pénalités concédées en seconde période (quinze sur l’ensemble du match) vendredi, les Bleus ont surtout laissé filer la victoire par manque d’expérience ou de lucidité, voire les deux. L’arrière Brice Dulin, pourtant convaincan­t avant cette ultime rencontre, n’avait qu’à dégager en touche pour assurer le succès. D’autant que gagner le Tournoi était hors de portée. Il a préféré relancer et s’est fait coffrer, puis pénalisé offrant, malgré lui, une dernière munition au XV de Chardon... qui a inscrit l’essai de la gagne à la 85e minute.

« Ce sont des erreurs qui nous feront grandir », a estimé Ollivon.

Fraîcheur physique

Sans l’épisode du coronaviru­s, la France n’aurait pas enchaîné trois matches (Angleterre, Galles, Écosse) en moins de deux semaines, après une interrupti­on d’un mois.

« Il se peut que l’enchaîneme­nt ait puisé dans les ressources », a reconnu Galthié, même si pour le sélectionn­eur, le problème de fraîcheur était partagé vendredi. Initialeme­nt, les Bleus auraient dû affronter le XV du Chardon le 28 février, avant d’aller à Twickenham le 13 mars, puis de finir avec la réception des Gallois le 20 mars.

Mais les seize cas de Covid19 entre le 16 et le 25 février, douze joueurs et quatre membres du staff dont Galthié, ont changé la donne. Et entraîné le report de France-écosse au 26 mars.

Gare à la « Dupont dépendance »

Sur les trois derniers matches, le virevoltan­t demi de mêlée n’a pas eu le rayonnemen­t habituel, malgré un essai inscrit en Angleterre et face aux Gallois.

Et la France a non seulement peiné mais n’est pas passé loin d’une série de trois défaites. C’est un spectacula­ire renverseme­nt de situation dans les arrêts de jeu contre les Gallois (3230) qui l’a empêché. Ce qui pose la question de la « Dupont dépendance ». La France peut-elle briller quand son numéro 9 est moins inspiré ?

Prometteur pour 

Deuxième du Tournoi en 2020 et 2021, deuxième de la Coupe d’automne des nations l’an passé... La France doit maintenant régler les détails «pournepas rester à cette deuxième place », a souligné le troisième ligne Dylan Cretin (lire ci-contre).

Rappelons que cette jeune équipe (26 ans et 23 sélections de moyenne avant France-écosse) est en constructi­on. L’an prochain, elle aura acquis davantage d’expérience et aura l’avantage de recevoir trois fois. Il faudra aussi régler le problème contre l’angleterre et l’écosse, les seules équipes à l’avoir battue (deux fois) sous l’ère Galthié.

 ?? (Photos AFP) ?? Sur les trois derniers matches du Tournoi des six nations, Antoine Dupont n’a pas eu le rayonnemen­t habituel, malgré un essai inscrit en Angleterre et face aux Gallois. La France peut-elle briller quand son numéro  est moins inspiré ?
(Photos AFP) Sur les trois derniers matches du Tournoi des six nations, Antoine Dupont n’a pas eu le rayonnemen­t habituel, malgré un essai inscrit en Angleterre et face aux Gallois. La France peut-elle briller quand son numéro  est moins inspiré ?

Newspapers in French

Newspapers from France