Nice-Matin (Cannes)

Wayne Pivac : de zéro à héros

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En un an sur le banc du pays de Galles, Wayne Pivac est passé par tous les états. Cinquième et avant-dernier pour son premier Tournoi des six nations, le sélectionn­eur gallois a guidé XV du Poireau vers le 28e titre de son histoire en 2021. Et il ne s’en est fallu que d’un essai de l’arrière français Brice Dulin, après deux minutes d’arrêts de jeu, pour priver les Gallois d’un treizième Grand Chelem. Et dire qu’il y a quelques mois, au sortir de l’édition 2020, terminée juste devant l’éternelle Cuillère de bois italienne, les Gallois avaient glissé à la 8e place du classement mondial.

Les réseaux sociaux fleurissai­ent alors de « #Pivacout » et les anciennes gloires montaient au créneau pour demander du changement. Vendredi soir, après la défaite de la

France devant l’écosse (27-23), synonyme de délivrance pour les siens, Pivac a savouré le moment. « Quel Tournoi ! Nous autres, Gallois, nous sommes aux anges. Nous sommes très heureux d’avoir remporté le Tournoi. C’est dommage que nous n’ayons pas pu le faire, le groupe ensemble, la semaine dernière », a-t-il expliqué au micro de la BBC. Le technicien de 58 ans regrette seulement l’unique défaite des « Dragons rouges » dans les arrêts de jeu au Stade de France (3230).

Après Gatland

Le Néo-zélandais avait débarqué après le Mondial 2019 au Japon pour remplacer Warren Gatland, l’homme qui a transformé le pays de Galles en demi-finaliste de la

Coupe du monde (2011 et 2019) et qui a remporté quatre Tournois, dont trois Grands Chelems (2008, 2012, 2019).

Mais, si les ingrédient­s étaient là après douze ans de succès, la recette a mis du temps à prendre.

Fini le jeu un peu stéréotypé mais diablement efficace, Pivac entend déployer un jeu expansif.

Enchaîner les succès

« Je n’aime pas trop les équipes de robots. » L’ancien policier n’est en effet pas un adepte d’une applicatio­n stricte des règles : il l’a admis lui-même lors de sa prise de fonction, assurant préférer des joueurs « qui s’expriment ».

Une approche qui lui a plutôt réussi puisqu’il a remporté le Pro14 (alors Pro12) avec les Scarlets en 2017, avant de ramener la franchise de Llanelli en finale l’année suivante. « Il m’a fallu un certain temps pour faire tourner cette machine et finalement nous avons eu du succès. Les gens auront toujours leurs opinions. Et à juste titre : ils soutiennen­t l’équipe et mettent beaucoup de foi dans ce que nous faisons. Donc, si les choses ne vont pas bien, des questions sont logiquemen­t posées », a récemment justifié Pivac.

« Quand je regarde d’autres sports, je suis probableme­nt assez critique aussi. C’est la nature humaine, n’estce pas ? », a-t-il ajouté. Petit à petit, Pivac a réussi à transforme­r le pays de Galles. Résultat : en 2021, ses Gallois ont enchaîné les succès, parfois un brin chanceux, comme face à l’écosse (25-24) ou l’irlande (21-16), d’autres plus retentissa­nts, à l’image des démonstrat­ions devant l’italie (48-7) ou l’angleterre (40-24) et, plus d’un an après ses débuts compliqués, Wayne Pivac et son XV du Poireau sont sur le toit de l’europe. « Diolch ! [merci] » ,lui disent les Gallois.

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Wayne Pivac et les Gallois sont sur le toît de l’europe.

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