Nice-Matin (Cannes)

« Faire redémarrer la machine ! »

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Il est dans la lignée de ces “grands hommes” pour qui le hasard n’a que peu de place dans la manière dont se façonnent les destins. Et a donc très tôt choisi de s’engager, de mettre sa vie au service des autres. Ancien officier chez les sapeurs-pompiers, il sait évidemment ce que veut dire “monter au feu”. Mais ne s’attendait pas, pour autant, à ce que la pandémie, depuis un an, n’embrase le sport à ce point là. Ne calcine, insidieuse­ment, les plus belles vocations, et ne brûle même jusqu’aux plus pures des ambitions. Tout fraîchemen­t réélu à la tête du Comité olympique et sportif des Alpes-maritimes, celui qui fut également arbitre internatio­nal de basket, s’est donc fixé un nouveau cap. Et compte bien mettre à profit les  ans qui viennent pour donner encore plus de sens à l’action qu’il mène…

Président, même s’il n’y avait qu’une seule liste, cette réélection presque « soviétique » à la tête du CDOS résonne comme une reconnaiss­ance du milieu sportif ?

J’ai pris ça comme un grand merci de l’ensemble des comités à l’égard de toute l’équipe sortante ! J’attaque mon troisième mandat, et ce sera d’ailleurs le dernier. Mais je suis fier qu’on ait pu, à l’occasion de ce scrutin, scrupuleus­ement respecter la parité hommesfemm­es. Mais aussi su considérab­lement rajeunir le bureau exécutif. On se doit d’anticiper, de former et d’accompagne­r les cadres qui, à l’avenir, animeront le mouvement olympique.

Le sport amateur a subi de plein fouet les conséquenc­es de la Covid. Et nombre de fédération­s ont d’ailleurs choisi de mettre un terme à leurs championna­ts.

Comment le CDOS compte accompagne­r tous ces clubs bien souvent en grandes difficulté­s ?

On doit distinguer les clubs profession­nels, semiprofes­sionnels et amateurs. Pour ces derniers, je pense que financière­ment, ils ne devraient pas être trop impactés. D’abord parce que les collectivi­tés ont été plutôt bienveilla­ntes jusquelà, et qu’ils n’ont pas eu, pendant cette période douloureus­e, de frais de déplacemen­t, d’arbitrage, etc. La difficulté, surtout pour les sports en salle, sera en revanche de faire redémarrer la machine, et de retrouver un socle de licenciés. On essayera, à chaque fois qu’on nous le demandera, d’être à l’écoute des clubs. Et d’imaginer, avec eux, de nouveaux dispositif­s afin que, dans le strict respect des règles sanitaires, on puisse reprendre un semblant d’activité. Les sportifs de haut niveau, eux, ont été relativeme­nt épargnés puisqu’ils ont pu continuer à s’entraîner...

Avec votre ministre de tutelle, Roxana Maracinean­u, une stratégie a-t-elle été élaborée en ce sens ?

Il y a une politique globale de dessinée, mais le travail doit aussi être fait au plan local, en concertati­on avec le préfet, les maires, etc. Mais puisque l’éducation nationale a de nouveau rendu possible l’accès aux gymnases, j’aimerais désormais que l’on fasse confiance aux clubs pour qu’ils puissent progressiv­ement rouvrir. Et en ce sens, je milite pour que nos éducateurs puissent prioritair­ement, après les anciens, les soignants, et les personnels éducatifs, être à leur tour vaccinés. Ce serait une piste…

Au-delà de cette “actu” teintée de sinistrose, autour de quels grands projets va s’articuler votre action future ?

« Ensemble, pour un avenir solidaire ». Alors, la première des choses sera de continuer le chemin que l’on a déjà parcouru. De consolider ce qui a été mis en place depuis  ans. Avec le CNOSF, on a signé un plan « Sport et Territoire » qui nous donne  lignes directrice­s : sport et bienêtre, éducation-citoyennet­é, sport-profession­alisation et politique publique/haut niveau. Dans ce contexte, on va mettre en place de nouveaux projets, dont certains sont d’ailleurs déjà validés. Notamment dans le cadre de la lutte contre la sédentarit­é. Mais on aimerait également, à plus ou moins long terme, devenir réellement organisme de formation

(des bénévoles, NDLR), mettre encore plus l’accent sur le développem­ent durable et la solidarité, et créer des comités départemen­taux quand ils n’existent pas encore.

Et puis, comme autre axe fort de notre politique, je souhaite vraiment que l’on travaille plus étroitemen­t avec les différents territoire­s, afin d’être au plus près des attentes, légitimes au demeurant.

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On essayera, à chaque fois, d’être à l’écoute des clubs... ”

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Mon slogan était
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