Nice-Matin (Cannes)

Tempête Alex, six mois après

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Difficile de les louper. Ange Volpi, 70 ans, et Murielle Richy, 56 ans, tournent à Saintmarti­n-vésubie avec leur tout nouveau quad et leurs casques fluo. Ils s’entraînent dans le but de pouvoir s’installer de nouveau chez eux…

Combien de Saint-martinois sont encore, comme eux, relogés temporaire­ment, que ce soit au village ou ailleurs ? Certes, bon nombre de familles ont pu regagner leur logement, notamment avant l’arrivée de l’hiver, grâce au désenclave­ment fait par le service des routes de la Métropole.

Mais ce n’est pas le cas de tout le monde. Il y a bien sûr ceux dont la maison a été détruite, tandis que d’autres logements sont en suspens, et certains sont restés inaccessib­les.

« De sûr, on a 50 résidences principale­s et 30 résidences secondaire­s détruites, énumère Alain Jardinet, premier adjoint en charge notamment de l’urbanisme. Par contre, on en a une quarantain­e en bord de falaise. On attend les décisions de l’état, mais il y en a au moins une vingtaine qui vont partir. » Résultat, il estime qu’il y a à l’heure actuelle encore « au moins 80 personnes relogées. »

Au village, le quartier du Vernet, sur la route de Venanson, est le plus gros secteur encore concerné : une douzaine de maisons, dont celle d’ange Volpi et Murielle Richy. Selon eux, ils faisaient partie des deux résidences principale­s. L’autre est inhabitabl­e.

Leur propriété achetée il y a huit ans n’a rien, mais elle reste privée d’eau et d’accès routier.

Il faut monter à pied une vingtaine de minutes à travers des propriétés voisines et des décombres pour l’atteindre.

Un quad pour être prêt

Actuelleme­nt relogé dans un appartemen­t au coeur du village, le couple n’espère qu’une chose : que l’eau soit rétablie.

Ils n’attendront pas qu’une route soit réalisée, car il n’y a encore aucune échéance. « Quand c’est chez vous, vous vous dites “Merde, pourquoi c’est pas fait ?”, même si on comprend et que beaucoup de choses ont été faites, relativise Ange. Le problème, c’est que ça fait six mois. On a patience, mais ça commence à faire long. »

Ange et Murielle ont donc acheté un quad avec l’argent que les assurances leur ont versé en dédommagem­ent de leurs voitures écrasées pendant la tempête.

Ils s’entraînent pour être prêt le jour J, lorsqu’il faudra remonter le vallon, par exemple pour monter les courses.

« Je suis en train d’apprendre, mesure Ange. On a espoir, on va tenter, on veut rentrer chez nous, raconte Murielle. Là, les beaux jours arrivent. Avant, c’était tout gelé, il n’y avait pas Internet, rien. On a hâte : quand on va chez nous, ça a l’air à l’abandon, même les animaux rentrent. »

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