LES ÉCOLES BIENTÔT VIDES ?
Classe fermée au premier cas de Covid depuis hier Le retour de l’école à la maison
Le nouveau protocole dans les établissements scolaires des dix-neuf départements concernés par un tour de vis sanitaire, dont les Alpes-maritimes, est rentré en application ce lundi. Désormais, lorsqu’un élève scolarisé dans une école élémentaire, un collège ou un lycée est testé positif à la Covid-19, sa classe est automatiquement fermée pour une semaine.
Cela était uniquement le cas pour les élèves de maternelle pour qui le port du masque n’est pas obligatoire.
Doit-on s’attendre à voir bientôt les écoles vidées de leurs élèves ? Alors que le gouvernement ne cesse de répéter que la décision de fermer des écoles ne sera prise qu’en tout dernier recours, cette mesure ne s’apparente-t-elle pas à une fermeture qui ne dit pas son nom ?
51 classes fermées ce lundi
La semaine précédente (du 22 au 28 mars), 31 classes ont été fermées alors que 435 élèves avaient été testés positifs selon les chiffres communiqués par le rectorat.
« C’est moins que la semaine précédant les vacances d’hiver (du 15 au 21 février) avec 545 cas positifs. Mais on applique les mesures renforcées » rapporte le recteur de l’académie de Nice Richard Laganier.
Ce lundi, 51 classes ont été officiellement fermées, mais en fin de journée, tous les arrêtés de fermeture n’avaient pas encore été publiés. Des chiffres à relativiser toutefois. Les Alpes-maritimes comptent 7 373 classes. 3 884 dans le premier degré, 1 929 au collège et 1 560 au lycée (public et privé sous contrat).
« Ça repose encore sur les familles »
« Nous sommes en colère, réagit Céline Vaillant, présidente de la Fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE) des Alpes-maritimes. Les conséquences de cette mesure reposent une fois encore sur les familles. On nous dit “débrouillez-vous pour faire garder vos enfants”. Nous en sommes au même point d’improvisation qu’il y a un an. On réclame des moyens supplémentaires pour que les enseignants soient remplacés, pour que l’accueil se fasse en demigroupe. Certains parents ne mesurent pas encore l’ampleur du phénomène. Ils vont apprendre le soir pour le lendemain que la classe de leur enfant est fermée. Il y a la possibilité de se mettre en arrêt de travail, mais tout le monde ne peut pas le faire. C’est générateur d’injustices, selon l’âge des enfants, l’équipement du foyer, le fait d’avoir un jardin ou pas, un patron compréhensif... C’est scandaleux qu’on ne puisse pas mieux faire. On a l’impression que c’est un plan de communication mais que les mesures concrètes n’arrivent jamais. Ce n’est pas digne de l’école publique. »
« Les enseignants s’y préparent »
« La fermeture d’une classe dès un cas au lieu de trois précédemment, on l’a appelé de nos voeux. Tout ce qui pourra permettre de ralentir l’épidémie, on y est favorables. Mais les instructions arrivent toujours le week-end pour le lundi, déplore Gilles Jean, secrétaire du SNUIPP 06, syndicat d’enseignants dans le primaire. On n’a reçu aucune note concernant la continuité pédagogique pendant la semaine de fermeture, mais on ne part pas de rien. Si on apprend la fermeture d’une classe le matin, on va peut-être perdre un ou deux jours, le temps de s’organiser. Les enseignants s’y préparent. Ils savent que ça va arriver. Quand mon tour d’être malade sera venu ? Quand ma classe va être fermée ? Ils attendent aussi de savoir ce qui va être annoncé chaque milieu de semaine. La sérénité n’est pas au rendez-vous. Fermer les écoles serait une catastrophe. On sait que si on ferme, il y a des élèves qu’on ne voit plus ».