Nice-Matin (Cannes)

« Au niveau des établissem­ents, ça devient ingérable »

- ÉRIC GALLIANO egalliano@nicematin.fr

Sylvie Pénicaut est secrétaire académique du syndicat des personnels de direction de l’éducation Nationale (SNPDEN, ci-contre photo DR). Elle est aussi proviseur au lycée Guillaume-apollinair­e qui n’a pas échappé à la nouvelle règle sanitaire. « J’ai cinq cas dans cinq classes différente­s », confie cette cheffe d’établissem­ent qui craint fort qu’à ce rythme-là on en vienne rapidement « à fermer les établissem­ents entiers ». Sylvie Pénicaut rappelle les directives qui s’imposent à elle et à ses confrères : «Dès qu’on a un cas dans une classe on le signale à la cellule Covid de l’inspection d’académie. On doit également identifier et signaler d’éventuels cas contacts. Nos infirmière­s ne font plus que ça. » La décision de fermeture revient ensuite à l’inspecteur d’académie ou au préfet. Cette cheffe d’établissem­ent a néanmoins «anticipé » ce lundi matin : « J’avais une classe avec un positif et cinq cas contacts », explique-t-elle. Et la liste n’a fait que s’allonger au cours de la journée pour grimper à cinq positifs répartis dans cinq classes différente­s. En vertu de la nouvelle règle ministérie­lle les cinq classes vont donc devoir fermer.

« Et encore, souffle la responsabl­e du SNPDEN, si ça avait été la semaine dernière, c’est quinze classes que j’aurais dû fermer ! »

« Cette nouvelle mesure n’a fait qu’ajouter de la pagaille »

Dans ce cas, il faut contacter les parents de tous les élèves et au collège attendre qu’ils viennent récupérer leur enfant. Que se passe-t-il si un parent est dans l’impossibil­ité matérielle de récupérer son enfant ? « On est censé l’isoler », explique la proviseur qui souligne que cette mesure risque de devenir « bien difficile à mettre en oeuvre » si les fermetures de classes se multiplien­t. De même elle se demande comment arriver à assurer une continuité pédagogiqu­e pour les élèves qui sont renvoyés chez eux avec « des enseignant­s qui d’une heure à l’autre vont devoir alterner entre présentiel, pour les élèves qui viennent toujours, et distanciel pour les autres. » Un casse-tête qui pour la représenta­nte des chefs d’établissem­ents dans l’académie devient « ingérable pour les établissem­ents ».

« Cette nouvelle mesure n’a fait qu’ajouter de la pagaille », insiste Sylvie Pénicaut. Jusque-là opposée à la fermeture des écoles, elle en vient à se demander « si ce n’était pas, finalement, la bonne mesure à prendre plutôt que cet entre-deux ».

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