Nice-Matin (Cannes)

« C’est l’école buissonniè­re pour les parents... »

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Éric, Niçois de  ans, père de trois enfants, raconte sa journée bouleversé­e par la nouvelle règle sanitaire qui impose la fermeture des classes dès le premier cas de Covid. Tout a commencé comme un lundi normal : « Le moyen est parti au collège à  heures. Le grand, qui est en cours hybrides au lycée, était en présentiel pour une fois. J’ai déposé notre dernier au portail de l’école. Et j’ai filé au boulot. Je bosse en plein centrevill­e. Je n’avais pas fait  mètres sur mon scooter que déjà je sentais mon portable vibrer dans la poche. » Appel raté, c’est son épouse qui finalement lui annonce la nouvelle : «Ilyaun cas de Covid dans la classe de Rafaël, le collège vient de m’appeler pour qu’on vienne le récupérer. » Demi-tour. « Les enfants attendaien­t dans la cour. Les parents arrivaient les uns après les autres. J’ai signé ma décharge et j’ai ramené mon fils à la maison. » L’adolescent est assez grand pour rester seul même si Éric sait que la Playstatio­n va chauffer davantage que les méninges de son fils, mais ce père de famille pense qu’il s’en sort bien. Du moins le croit-il : « J’ai sauté sur mon scooter pour retourner au boulot et là... rebelote ! Cette fois c’est l’école qui a appelé. » Même cause, mêmes effets. Un cas de Covid dans la classe et c’est l’éviction. Retour à la cause départ. Pas question, cette fois, de laisser le petit dernier sans surveillan­ce. «J’aiappelé mon patron pour lui annoncer que je serais en télétravai­l d’office. Quand les classes ferment ce sont les parents qui font l’école buissonniè­re. Puis j’ai passé un coup de fil à mon épouse pour organiser le reste de la semaine. On va se partager les tours de garde...» Éric espère juste que cela suffira à enrayer l’épidémie. Même s’il ne goûte guère ce « “en même temps” dont le gouverneme­nt a le secret et qui l’amène aujourd’hui à ne pas fermer les écoles tout en fermant les classes. »

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(Photo Frantz Bouton) Éric a dû quitter son boulot pour aller récupérer deux de ses enfants.

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