Sur le vieux port, un cas problématique aussi
Sur le vieux port aussi, Christine M. a fait des vagues. Son bateau est toujours là, amarré au quai B.
Mais le Poulinga One n’a plus aucune raison légale de mouiller dans la baie cannoise.
« Aujourd’hui, cette dame occupe une place de port sans droit, ni titre, ni contrat, confirme Eric Barrat, directeur du vieux port pour la CCI. Sur ce dossier, ce n’est pas seulement un problème de paiement, car on pourrait toujours trouver un accord, mais aussi un non-respect des règles portuaires. Nos juristes étudient donc la possibilité de recourir à un référé d’expulsion ».
Et pourtant, avant de devenir pirate, son bateau (qui n’a rien d’un yacht) a été accueilli avec bienveillance. « Elle est arrivée en urgence en octobre , parce que son bateau était en panne. On a dû improviser pour lui faire une place. » Compte tenu de ses difficultés financières, une chaîne de solidarité avait même été organisée avec des restaurateurs cannois, afin de lui livrer gratuitement des repas durant le premier confinement. Un contrat d’hivernage avait même été signé jusqu’en avril .
« Malheureusement, nous avons constaté des problèmes d’incivilité sur le port, que ce soit avec les chiens ou son enfant, qui nuisaient à ses voisins et à l’environnement portuaire », précise Eric Barrat. Une place dans un autre port a également été proposée par la Ville, que Christine M. a refusée.
« C’est un dossier très compliqué, parce qu’on a très clairement affaire à quelqu’un de malhonnête et de mauvaise foi », estime encore le directeur du port. Alors la dette portuaire de Christine M. s’élève à € (« et encore, on ne lui a pas compté la surtaxe sur les bateaux qui servent de résidence »), les autorités ne souhaitent plus qu’une chose : « Déplacer a minima » cette embarcation ventouse.
Mais Christine M. aurait déjà menacé d’enchaîner son bateau àunautre!