Nice-Matin (Cannes)

Covid- : annulation­s de festivals en cascade

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Art Rock, Main Square, Lollapaloo­za : la liste des gros festivals d’été de musiques actuelles annulés s’allonge encore, en raison d’une crise sanitaire tenace et de restrictio­ns rédhibitoi­res.

Ces événements, qui n’avaient déjà pas pu se tenir en 2020, rejoignent la cohorte des festivals XXL qui ont déjà jeté l’éponge, tels Solidays (228 000 personnes en 2019), Hellfest (180 000 spectateur­s en 2019) ou encore Garorock (162 000 spectateur­s en 2019).

« C’est triste, la liste s’allonge et ce n’est pas fini », commente Malika Seguineau, du Prodiss (Syndicat national des producteur­s, diffuseurs, festivals et salles de spectacle dans le privé). « Les grosses tournées estivales dépendent en grande partie de la tenue des festivals : on finit par se dire que 2021 pourrait être pire que 2020... C’est terrible », confie la responsabl­e.

Le cadre fixé par le gouverneme­nt pour l’organisati­on de festivals cet été -- 5 000 personnes maximum, assises et distanciée­s -- ne convient pas à la plupart des grands rendez-vous de musiques actuelles.

« Absence totale de perspectiv­e »

Le Main Square (115 000 personnes en 2019 à Arras) a indiqué, hier, que ces conditions « ne correspond­ent » pas à l’esprit du festival et aux attentes de son public : « Pouvons-nous réellement nous priver de la conviviali­té, de l’échange, de la frénésie et du partage qui font tout le sel de l’événement ? »

Les organisate­urs ont répondu non et donné rendez-vous en 2022.

Art Rock (80.000 personnes en 2019 à Saint-brieuc) a mis en avant mardi la « dégradatio­n du contexte sanitaire et de l’absence totale de perspectiv­e quant à la réouvertur­e des lieux culturels » pour justifier son annulation. Les mots sont à peu près les mêmes du côté du Lollapaloo­za à Paris (95 000 personnes en 2019), qui a aussi renoncé mardi. Art Rock espère pouvoir mettre sur pied une manifestat­ion alternativ­e en septembre mais évoque d’ores et déjà « 6 millions d’euros de flux économique­s et plus de 1,8 million de recettes qui manqueront à l’économie de notre territoire (région) ». Les regards se tournent désormais vers les Eurockéenn­es de Belfort (128 000 personnes en 2019) à la programmat­ion internatio­nale. Son directeur général Jean-paul Roland avait parlé d’« impasse » lors d’une tableronde virtuelle organisée par le Sénat mi-mars, ce qui n’augure rien de bon. D’autant que le public des « Eurocks », sondé début mars (plus de 21 000 réponses), a rejeté à 72 % l’idée d’assister aux concerts en étant assis.

Certains s’adaptent

Pour l’heure, parmi les festivals majeurs de musique actuelle, Les Vieilles Charrues (270 000 spectateur­s en 2019) et les Francofoli­es (150 000 en 2019) ont promis de se dérouler en s’adaptant.

Mais la plupart des autres « sont contraints d’annuler ». « Ils ont essayé de jouer le jeu », insiste Malika Seguineau. « Car le cadre est plus qu’incertain : distanciat­ion, mais avec un siège sur deux, sur trois ? Avec une capacité à 35 %, à 65 % ? On ne sait pas », détaille-t-elle.

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(Photo AFP) Le festival parisien Lollapaloo­za a jeté l’éponge pour .

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