Avec la marée le vivier romain revit !
À la faveur des grandes marées d’équinoxe, l’impressionnant vestige, vieux de 2 000 ans situé au bas du jardin Albert Ier, pas toujours valorisé, se laisse (re) découvrir.
Comme tout ce qui est rare, il ne se laisse découvrir que dans certaines occasions. L’ancien vivier romain se dévoile en ce moment, grâce à des conditions exceptionnelles : les grandes marées d’équinoxe qui depuis quelques jours entraînent un niveau de la mer particulièrement bas et l’absence de vent.
Vieux de 2 000 ans
L’occasion d’admirer, au bas du jardin Albert Ier, près du bastion Saintandré qui abrite le musée d’archéologie, sans conteste l’un des vestiges antiques antibois les plus insolites, vieux de 2 000 ans. Et également l’un des moins connus.
Car non mis en valeur, comme le rappelle Jean-pierre Galliano, défenseur acharné du patrimoine à qui nous devons ces photos. Aucun panneau ne signale sa présence et son histoire.
Avec l’aide de Jean-pierre Galliano, nous avions déjà relaté la présence de ce vivier découvert en 1979 par Romuald Dor de la Souchère, créateur du musée d’archéologie et premier conservateur de ce qui allait devenir le musée Picasso. Le vestige se situe au bord de mer, à une vingtaine de mètres juste un peu à gauche de l’escalier qui permet d’accéder à l’étroite grève. Lorsque la mer est haute, une partie se confond d’ailleurs avec les rochers.
L’ouvrage forme un rectangle d’environ 4 x 3 mètres.
Poissons et crustacés pour les banquets
Il permettait aux pêcheurs d’antipolis d’y conserver poissons, anguilles, baudroies et autres langoustes pour les banquets. « La circulation, le renouvellement de l’eau de mer étaient assurés par des canaux pourvus de vannes en bronze percées de trous. Les romains savaient qu’un courant d’eau était absolument nécessaire pour la conservation du poisson dans les viviers. Afin de faciliter la circulation autour du vivier, les bords avaient été aménagés avec un passage étroit qui est encore parfaitement reconnaissable. Ce vivier dépendait peut-être d’une villa galloromaine. Le fond du vivier avait été très certainement aplani, nivelé, en conservant parfois pour les grands viviers des profondeurs inégales en raison des différentes températures recherchées par le poisson suivant la saison et même certaines heures de la journée », rappelle Jean-pierre Galliano.