Retour à la vie normale : pour qui et quand ?
Lors de son allocution de mercredi soir, le chef de l’état a tenté d’insuffler un peu d’espoir aux Français privés de loisirs et aux professionnels empêchés d’exercer leur activité depuis des mois en évoquant la possibilité d’un agenda de réouverture. Une annonce qui suscite un enthousiasme mitigé et beaucoup d’interrogations.
« Dès la mi-mai, nous recommencerons à ouvrir avec des règles strictes certains lieux de culture, nous autoriserons sous conditions l’ouverture des terrasses, a-t-il indiqué. Et nous allons bâtir entre la mimai et le début de l’été un calendrier de réouverture progressive pour la culture, le sport, le loisir, l’événementiel, nos cafés et restaurants ».
Restaurants : « Comme l’an dernier, pas avant »
« Sous réserve de l’évolution sanitaire a dit le Président. Or on sait qu’elle n’est pas bonne, déplore Alain Lahouti, président des restaurateurs cannois de l’association des métiers de l’industrie de l’hôtellerie (AMIH) qui se méfie des effets d’annonce et attend la publication du décret fixant la date et les modalités avant de se réjouir. « La profession est très inquiète. C’est quand même bien de dire quelque chose, concède-t-il. Ça sera comme l’année dernière. Je ne pense pas qu’on ouvrira avant. » En 2020, les terrasses avaient rouvert le 18 mai, les restaurants intérieurs le 2 juin.
Salles de sport :
« Le dernier wagon »
« Les salles de sport n’ont pas été citées par le Président. Nous serons certainement le dernier wagon ,relève Thierry Doll, président de Franceactive FNEAPL (fédération nationale des entreprises des activités physiques de loisirs). Il est question de trois phases mais nous ne connaissons pas la date de départ de la première ».
« Pour perdurer et pour que tous les efforts consentis par l’exécutif pour soutenir la profession aient servi à quelque chose, il faut qu’on continue à être aidés. Rouvrir l’été, c’est pour nous la plus mauvaise période », informe Thierry Doll. Une période de creux, où la clientèle fait souvent défaut en raison des vacances scolaires. Difficile pour rebondir. Malgré tout, les salles de sport ont hâte de remettre le pied à l’étrier, les dirigeants redoutant la perte d’inaptitude au poste de leurs coachs sportifs.
Cinémas : « On dit fin juin mais on n’en sait rien »
« À ce jour nous n’avons aucune visibilité, regrette la Cannoise Brigitte Aubert, présidente du syndicat des cinémas de Provence, Côte d’azur et Corse. Il y a eu des réunions avec le ministère de la Culture. Il avait été question de trois jauges, une à 30 %, un autre à 50 %, puis pleine, avec un intervalle de deux à trois semaines entre chaque. Mais ce n’est pas définitif. Il y a une sorte de consensus qui fait qu’on dit on rouvrira fin juin mais on n’en sait rien. On est dans le brouillard ».
Culture :
« Ce n’est pas la priorité »
« La réouverture des lieux de culture, oui, il le faut, mais ce n’est pas la priorité, assène Patrick Pavesi, président de la fédération des métiers intermittents du tourisme, de l’événementiel et de la culture (FMITEC) qui milite pour le retrait de la réforme de l’assurance chômage jugée défavorable aux « gens de la discontinuité » déjà durement touchés par la crise. Va-t-on pouvoir retravailler parce que l’événementiel, les musées, les théâtres, rouvrent ? Il y aura des niches. L’événementiel sur la Côte d’azur, c’est l’international. Le plus urgent c’est d’aider les gens dans la précarité ».