Nice-Matin (Cannes)

« Nous avons besoin d’une date »

- PROPOS RECUEILLIS PAR M. T.

Le président de la fédération hôtellerie et tourisme de UMIH (union des métiers de l’industrie de l’hôtellerie) Nice Côte d’azur, Denis Cippolini, réagit aux annonces d’emmanuel Macron.

Le chef de l’état a annoncé un calendrier de réouvertur­e en commençant par les terrasses mi-mai ?

Avez-vous plus d’informatio­ns ?

Nous n’avons pas de date, mais nous nous engouffron­s dans la brèche ouverte par le président de la République et demandons, a minima, dès la mi-mai, la réouvertur­e des restaurant­s d’hôtels et salles de petits-déjeuners avec celles des terrasses.

Cette hypothèse vous paraît-elle plausible ?

Je ne suis pas médecin ni Nostradamu­s. Mais nous avons besoin d’une date car pour faire fonctionne­r nos établissem­ents il faut embaucher des saisonnier­s, mais aussi donner un cap à nos salariés, des hommes et des femmes qui attendent de travailler.

Un nouveau protocole sera-t-il appliqué ?

La maladie est la même et les modes de transmissi­on aussi. Nous continuero­ns d’appliquer les règles qui étaient en vigueur avant la fermeture des établissem­ents en octobre : gel, un mètre de distance, tables et chaises nettoyées après chaque client. Ces règles, nous avons été les premiers à les appliquer. Nous sommes la profession qui a le plus d’expérience dans ce domaine. On ne peut pas faire plus.

Si vous mettez une personne par table ce n’est pas la peine qu’on ouvre, il y aura un problème de rentabilit­é. On sait faire.

Et je trouve choquant que des gens mangent dans la rue, devant des lieux de vente à emporter, les uns collés aux autres. On a permis au BTP de manger au restaurant.

Certains ont la chance de pouvoir déjeuner au restaurant d’entreprise.

Et les autres profession­s, n’ont-elles pas besoin de manger ? La seule modificati­on qui serait apportée au protocole c’est un QR code [à flasher pour tracer les cas contacts] et non plus une fiche à remplir.

Dans quel état d’esprit êtes-vous ?

Il faut que l’on soit confiant car derrière il y a beaucoup d’hommes et de femmes qui attendent de pouvoir travailler pour vivre et des gens qui ont envie de profiter de la vie. Mais nous demandons aussi le maintien des aides jusqu’à la fin de la crise.

Quand on va rouvrir, les gens vont se ruer dans les cafés et les restaurant­s.

Ils vont y aller huit, neuf, dix fois. La onzième fois ils n’auront plus les moyens parce qu’ils auront peut-être subi le chômage partiel avec une perte de revenus. Pâques marque le début de la saison.

Comme l’an dernier nous allons passer à côté et allons probableme­nt perdre les ponts de mai. Et il faut rappeler que  % de la clientèle de la Côte d’azur est étrangère. Quand pourra-t-elle revenir ? On l’ignore. On garde le sourire mais on a les dents serrées.

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