Hambursin quitte la Malmaison
En fait, il quitte tout court. Car il vient d’être sélectionné pour prendre la tête du Mo. Co, centre multi-sites dédié à l’art contemporain à Montpellier. Interview.
Il rentre au bercail. Après trois ans passés à Cannes en tant que directeur de la Malmaison, Numa Hambursin retourne à Montpellier, sa vie natale.
Pas pour le Carré des Arts qu’il a quitté en 2017. Non, cette fois c’est le Mo. Co : Montpellier Contemporain, institution multisite dédiée à l’art contemporain qu’il va diriger.
Le projet qu’il a proposé au jury de ce dernier a recueilli 12 voix sur les 19 exprimées. Numa Hambursin a interpellé par la singularité de son approche, de l’art contemporain « curieuse, ouverte et généreuse » et par sa « capacité de s’affranchir des dogmes et des modes. » Il était arrivé à Cannes en 2018. Rapidement, il avait créé et développé le PAMOCC, Pôle d’art Moderne et Contemporain au sein duquel il a structuré et mis en cohérence différents lieux d’exposition et l’ensemble des actions d’art contemporain portées par la municipalité.
Puis, tout dernièrement, sous l’impulsion du maire de Cannes, il a finalisé le projet ambitieux (pour 2 024) de transformation de la Malmaison en centre d’art sur la Croisette.
Dans un entretien accordé à Nicematin, il est revenu sur sa décision de partir et ses trois années passées à Cannes.
Qu’est ce qui a pesé pour Montpellier dans la balance ?
Sincèrement, je n’avais pas envie de partir. Le projet cannois de transformer la Malmaison est magnifique. Mais le Mo. Co, c’est vrai, est la tête de pont de l’art contemporain en France. Et quand on a des idées sur l’art contemporain par rapport à un public et des thématiques, on a vraiment envie de rejoindre une telle institution. C’est l’une des trois plus belles de France…
Connaissez-vous le maire, Michael Delafosse, qui a appuyé votre candidature ?
Je connaissais surtout l’ancien (N.D.L.R. : Philippe Saurel) ,queje remercie de m’avoir poussé à quitter le Carré des arts () car, ainsi, j’ai pu vivre une très belle expérience à Cannes. Je connais à peine le nouveau premier magistrat mais de toute façon cela n’interfère pas dans le processus ou le jury.
Dans daté du mars, avec cette nomination, on parle pour vous d’une revanche…
Le Monde
Non, il ne s’agit pas d’une revanche. Je connais l’ancien directeur Nicolas Bourriaud et j’ai de bonnes relations avec lui. Il s’agit juste pour moi d’une volonté de donner un nouveau souffle au Mo. Co. Mais il est vrai que rarement une nomination dans un centre d’art a fait autant l’objet de controverses. Avec cette expérience, j’ai découvert que l’art contemporain était aussi un sport de combat. Chacun a sa vision du monde et de l’art… En tout cas, j’ai reçu énormément de soutiens et cela contribue à apaiser le tsunami médiatique que ma nomination a créé.
Vous savez que vous avez amené un autre souffle à Cannes…
Et il sera pour moi douloureux de quitter cette ville. Je pense à mon équipe, à ses membres compétents : nous avions monté ce projet ambitieux de la Malmaison ensemble et ils continueront sans moi. C’est bien. Le projet est extraordinaire, il va changer le paysage artistique de Cannes. Je pense aussi aux expositions que nous avons pu organiser et qui ont si bien fonctionné : Saint-phalle, Kehinde Wiley et en ce moment Boumeester. Et puis le Suquet des artistes auquel nous avons pu donner une ligne claire et exigeante. Enfin le PAMOCC, pôle d’art contemporain qui a amené beaucoup aussi.
Qui va vous succéder ?
Aucune idée. Je dois pour les semaines qui viennent assurer la transition. Je partirai, je pense avant l’été.
Un voeu pour cette ville que vous quittez ?
Cannes est une ville qui a une histoire à jouer avec les arts plastiques. Je crois que c’est une ville qui a toutes les capacités pour devenir une place forte de l’art contemporain. Quand je suis arrivé, j’ai écrit une formule qui n’avait pas été retenue la concernant. J’avais appelé Cannes, « la petite sirène de l’art contemporain ». Je préférais cette évocation poétique à la future
« Grande capitale de l’art contemporain ». Cannes a beaucoup de poésie en elle… 1. L’affaire avait défrayé la chronique. Numa Hambursin avait tiré sa révérence en évoquant son désir de retrouver une certaine liberté dans le cadre de ses missions.