Nice-Matin (Cannes)

Une nouvelle vie au soleil à Nice grâce au coronaviru­s

Hugo fait partie de la cohorte des Parisiens partie s’exiler loin de la capitale après les restrictio­ns sanitaires nationales. Parce que la pandémie est moins dure à vivre sur la Côte... mais pas seulement.

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La pandémie est moins dure au soleil ? Comme nombre de Parisiens, Hugo, 28 ans, a quitté la capitale en catastroph­e le jour où en mars dernier Emmanuel Macron sonnait l’heure du premier confinemen­t. Comme lui, ils sont des dizaines à avoir fait le choix de laisser passer l’orage sanitaire loin de Paris.

Pour certains, ce qui aurait dû n’être qu’un « entredeux » se métamorpho­se en désir d’ici : « Je crois que je vais faire ma vie, ou du moins commencer ma vie d’adultes ici », confesse Hugo.

Parisien dans l’âme

Ce jeune surdiplômé en gestion et développem­ent se sent pourtant parisien jusqu’au bout de ses rêves. Après de brillantes études au Canada, quelques échappées formatrice­s en Amérique du Sud, il est rentré chez lui fin 2019 dans le XIVE. Papa est médecin. Sa maman retraitée.

Quand le monde sanitaire s’écroule en mars 2020, Armelle, la mère d’hugo, profite alors du début du printemps dans le petit appartemen­t que la famille détient quartier de la Buffa à Nice : « Depuis l’âge de 5 ans, je viens y passer mes vacances. Nice, ce sont des souvenirs merveilleu­x d’enfance, la lumière, la plage et la famille qui se retrouve ».

Mais Paris est sa destinée. Le job qu’il a trouvé dans une société internatio­nale qui ouvre, un peu partout en Europe, des salles d’escalade lui va bien. Parce que se loger à Paris quand on débute dans la vie, c’est complexe, Hugo vit encore chez ses parents.

Il est pourtant sur le point de voler de ses propres ailes... lorsque Emmanuel Macron annonce l’inconcevab­le : « Pour nous à la maison, ce n’était pas une surprise. Mon père, médecin, était déjà en première ligne. Il parlait de la Covid depuis la fin du moins de janvier. Lorsque le premier confinemen­t est décrété, il était préoccupé. Il savait qu’il allait être au contact en toute première ligne de ce virus dont on ne se savait rien, sauf qu’en Italie les décès commençaie­nt à se multiplier. »

L’exode sur l’ancienne route des vacances

Le verdict de cette réunion de famille tombe vite. Hugo y adhère. Son père pour pouvoir continuer sa

   personnes vaccinées en France

mission sans avoir l’angoisse de contaminer toute la maisonnée suggère que Hugo rejoigne sa mère à Nice : « Pas une minute, je ne pense que cela durera plus d’un an. » Dans la soirée, le jeune homme loue une voiture : « Il faut se remettre dans le contexte. Tout le monde disait que les transports en commun, le train, mais surtout l’avion étaient un vecteur effrayant de contaminat­ion. » Hugo se souvient

Selon les derniers chiffres communiqué­s par Santé publique France à la date du er avril,    personnes avaient reçu au moins une injection du vaccin contre la Covid- en France. Cela représente

  vaccinés de plus en vingt-quatre heures. Les personnes totalement vaccinées sont au nombre de    (+   en vingtquatr­e heures). Depuis le  décembre et le début de la campagne de vaccinatio­n, la France a reçu    doses de vaccins.

Royaume-uni :  décès à la suite de thrombose

Sept personnes ayant reçu le vaccin anti-covid Astrazenec­a sont décédées de caillots sanguins au Royaume-uni, sur un total de  cas identifiés jusqu’ici, a indiqué, hier, l’agence britanniqu­e du médicament (MHRA). Le régulateur a précisé avoir reçu, à cette date, les signalemen­ts de  cas de thromboses veineuses cérébrales et de huit autres cas de thromboses associées à un déficit de plaquettes, sur un total de

, millions de doses administré­es. En publiant, jeudi, un avis sur les effets secondaire­s des vaccins administré­s dans le pays, la MHRA avait indiqué que « le risque d’avoir ce type de caillots sanguins est très faible ».

Lourdes : pèlerins quasi absents pour Pâques

« Historique­ment vide » pour la deuxième année consécutiv­e à l’ouverture du week-end pascal, le sanctuaire catholique de Lourdes, dans le Sud-ouest, a multiplié par cinq ses audiences sur les chaînes catholique­s mondiales et sur les réseaux.

Hier après-midi, quelque cinq cents pèlerins arpentaien­t les allées menant à la grotte miraculeus­e, où, selon la tradition catholique la Vierge Marie serait apparue à Bernadette Soubirous en . d’avoir roulé toute la journée le samedi. À Nice, rue de la Buffa, il retrouve sa mère. Ils vont rester deux mois enfermés dans le petit appart des vacances. Son job ne résiste pas à la crise. Le chômage partiel très vite. Puis la vie sous cloche faite d’attente, d’inquiétude, de vieux films qu’on a enfin le temps de revoir à la télé. « Le Samouraï avec Alain Delon, une merveille. Mais aussi je me suis refait tous les grands classiques du septième art. »

« Ma grande petite ville ! »

Lorsque, en mai, la vie semble pouvoir reprendre son cours, Hugo reste à Nice. Sa maman rejoint Paris. Lui, hésite. Un ou deux allers-retours pour valider sa thèse à la Sorbonne en septembre. Et puis, c’est l’histoire sanitaire qui bégaie.

Pire, son médecin de père, qui jusque-là était passé entre les gouttes de l’épidémie, tombe malade. « Je ne vois plus d’issue à cette histoire. Vivre le confinemen­t à Paris est bien plus anxiogène qu’ici. » Sans qu’il y ait besoin d’une nouvelle réunion de famille, Hugo refait ses valises et descend à Nice : « Mon père redoutait de nous contaminer. Il s’en est sorti aujourd’hui, mais ce fut très rude. Deux semaines de réanimatio­n. »

Ce second exode niçois sera le dernier. Au fil des dos-d'âne émotionnel­s qu’il emprunta au gré de cette année de crise sanitaire, Hugo a fait son choix. Non, le choix s’est imposé à lui. Sa vie d’adulte il a décidé de la construire ici, dans cette ville qui d’abord l’a surpris : « Conduire à Nice, c’est une sacrée affaire. Les petites incivilité­s m’ont d’abord surpris... Puis, peu à peu, bien au-delà de ce climat formidable, de cette lumière sans pareille, Nice m’est apparue comme la cité idéale. Ni trop grande et déshumanis­ée où, en temps de confinemen­t, on étouffe, ni provincial­e comme on peut à Paris le penser. C’est une grande petite ville et je vais y faire ma vie. » Confiné ou pas ! Une vraie histoire d’amour finalement !

 ?? (Photo Dylan Meiffret) ?? Hugo Buu-hoi est un des nombreux exilés de la Covid-. Parisien, il est venu s'installer à Nice, d'abord de façon provisoire lors du premier confinemen­t. Il envisage maintenant de faire sa vie ici.
(Photo Dylan Meiffret) Hugo Buu-hoi est un des nombreux exilés de la Covid-. Parisien, il est venu s'installer à Nice, d'abord de façon provisoire lors du premier confinemen­t. Il envisage maintenant de faire sa vie ici.

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