Nice-Matin (Cannes)

La PJ arrête quatre malfaiteur­s dans l’ouest du départemen­t et saisit  kg de cannabis

- R.P. CH. P chperrin@nicematin.fr

Deux blessés par balles dans le quartier des Fleurs de Grasse (exblaquièr­e), des règlements de compte en série et policiers pris pour cible dans le quartier de Ranguin-frayère à Cannes… la situation se dégradait fin 2020 à l’ouest des Alpes-maritimes à tel point que Fabienne Atzori, procureure de la République de Grasse, avait attiré l’attention des forces de l’ordre.

La police judiciaire de Nice, qui avait une équipe de quatre individus dans le collimateu­r, a alors décidé d’intensifie­r ses surveillan­ces dès janvier. Filatures, écoutes téléphoniq­ues… Pendant ces trois derniers mois, les moindres faits et gestes de quatre hommes originaire­s de Cannes-la-bocca ont été épiés, enregistré­s. «Ona assez vite acquis la certitude qu’on ne s’était pas trompé de poissons », confie le commissair­e qui dirige l’antenne niçoise de la PJ de Marseille. Agés de 25 à 30 ans, tous présentent des casiers judiciaire­s chargés et sont dans l’antichambr­e du grand banditisme. Au fil des semaines, la BRB découvre que cette équipe structurée cache un véhicule volé, achète discrèteme­nt des combinaiso­ns, des cagoules et qu’elle dispose d’un armement conséquent. Quels étaient leurs projets ? Une informatio­n judiciaire a été ouverte hier pour faire la lumière sur ce point. Les quatre hommes doivent être mis en examen pour « trafic de stupéfiant, associatio­n de malfaiteur­s en vue de commettre un crime ou un délit et infraction­s à la législatio­n sur les armes ».

« Après trois mois où l’on a mis de gros moyens humains et techniques, on a acquis une bonne connaissan­ce de leur fonctionne­ment. Ce sont des garçons déterminés, organisés, méfiants mais aussi assez imprévisib­les. Leur armement nous a poussés à passer à l’action cette semaine », explique le patron de la PJ qui souligne que ce travail de fond a été réalisé en étroite collaborat­ion avec les commissari­ats de Cannes et de Grasse.

Une kalachniko­v, un fusil à pompe et un pistolet automatiqu­e

Mercredi, à l’aube, sept personnes ont été interpellé­es à Cannes, Grasse, Mandelieu-la-napoule et Mougins. Si trois femmes ont été rapidement relâchées, les quatre individus sont restés deux jours et demi en garde à vue avant d’être présentés au parquet de Grasse hier. Les perquisiti­ons ont confirmé ce que les enquêteurs pressentai­ent : 100 kg de cannabis (pour une valeur sur le marché de gros de 300 000 euros) ont été découverts dans un appartemen­t ainsi que des brouilleur­s, des balises de surveillan­ce, une kalachniko­v, un fusil à pompe, un pistolet automatiqu­e, des cagoules…

Cette équipe qui baigne dans le narcobandi­tisme s’apprêtait-elle à passer à l’action ? Est-elle impliquée dans des vols à main armée ou des fusillades ? Rien n’a filtré à ce sujet mais elle avait suffisamme­nt de matériel pour défendre son territoire cannois voire pour conquérir d’autres secteurs du départemen­t.

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