Les vacances scolaires synchronisées avec la France
Les 5 575 élèves de la Principauté débuteront finalement leurs vacances le 9 avril pour une rentrée le 26 avril au matin. Une décision qui ne fait pas l’unanimité, notamment au Conseil national.
Après une journée de concertation entre le gouvernement, les responsables d’établissements, enseignants, associations de parents et élus nationaux, le gouvernement princier a finalement décidé, hier, de synchroniser les vacances de printemps avec la France.
« Le gouvernement princier, sous l’autorité du prince Albert II, décide d’anticiper de deux semaines les vacances de printemps initialement prévues du 22 avril au soir au matin du lundi 10 mai. Ces congés débuteront donc le vendredi 9 avril au soir pour l’ensemble des établissements scolaires. La rentrée des classes est fixée au lundi 26 avril », a fait savoir l’exécutif monégasque par voie de communiqué.
Contrairement à la France qui a opté pour du distanciel, les cours de la semaine à venir (du mardi 6 avril au vendredi 9 avril) seront dispensés en présentiel dans tous les établissements scolaires de la Principauté, qui restent tous ouverts. Idem pour les centres aérés de Monaco, qui fonctionneront normalement.
Un avis défavorable du Conseil national
« La synchronisation du calendrier à celui de l’académie de Nice est le fruit d’une large concertation menée parle conseiller de gouvernement ministre de l’ intérieur avec les responsables d’ établissements, les enseignants et les association s de parents ainsi qu’avec le Conseil national qui n’était pas favorable au décalage des vacances », précise le communiqué.
Réélu jeudi soir au poste de président du Conseil national, l’assemblée monégasque, Stéphane Valeri avait estimé que « rien ne justifie à Monaco de s’aligner sur la fermeture des écoles » et qu’il était indispensable de maintenir les cours en présentiel. Hier, il a regretté un choix au détriment des Monégasques, résidents et entreprises de la Principauté.
Une décision qui va également à l’encontre de la position initiale des représentants des parents d’élèves (lire ci-dessous). « La concertation a permis à l’association des Parents d’élèves (APEM) d’exprimer les difficultés d’organisation pour les familles, que cette modification de l’agenda scolaire peut engendrer, notamment pour celles qui avaient planifié des séjours pendant la période de vacances initialement programmée, difficultés dont le gouvernement princier est pleinement conscient, précise le communiqué. Cependant, l’objectif du gouvernement est de trouver un équilibre entre la qualité de l’enseignement et la meilleure protection sanitaire possible pour les élèves et les personnels de l’éducation nationale. L’avancée des vacances permet de garantir tant la qualité de l’enseignement que la sécurité sanitaire au sein des écoles. »
« Un risque de défaillance des personnels réel »
À Monaco, 67 % des enseignants sont détachés de l’administration française et une majorité du personnel non-enseignant de l’éducation nationale demeurent en France. Dès lors, « le risque de défaillance des personnels est réel », justifie le gouvernement. « Il impacterait fortement la régularité des cours enseignés et l’encadrement nécessaire pour accueillir les élèves dans les meilleures conditions sanitaires. »
Qu’en pensent les enseignants concernés ? « Les équipes pédagogiques considèrent que l’avancée des vacances scolaires comme bénéfique face à l’état de fatigue des personnels et des élèves du fait de l’ensemble des contraintes qui pèsent sur le fonctionnement quotidien des écoles », estime le gouvernement.
Pas de solution alternative de garde
L’exécutif justifie également ce choix par l’impossibilité d’assurer la garde des enfants du personnel enseignant. Ces 67 % de profs dont certains n’auraient plus été en vacances en même temps que leurs propres enfants (scolarisés en France) en cas de maintien des dates initiales de vacances.
« Le gouvernement princier a tout mis en oeuvre pour organiser une garderie pour les enfants des personnels concernés. Il n’est malheureusement pas possible de concrétiser cette option. Le Centre de loisirs Prince Albert II, à La Turbie, seule structure d’accueil en mesure d’héberger un nombre important d’enfants, n’est pas autorisé à ouvrir en raison des mesures sanitaires en vigueur en France. »