Nice-Matin (Cannes)

La vidéo SOS des soignants niçois cartonne sur le Web

Aides-soignant(e)s, infirmier(e)s de Nice et de Rennes chantent l’hôpital en souffrance dans une vidéo qui cumule plusieurs centaines de milliers de vues et de partages sur Youtube.

- LAURE BRUYAS lbruyas@nicematin.fr

Leur quotidien, c’est la blouse blanche et la souffrance. Ils sont plus habitués à la seringue et au scalpel qu’aux micros et aux caméras. Pourtant, les soignants des CHU de Nice et de Rennes ont uni leurs voix pour crier leur devoir, leur envie, viscérale, de soigner encore. Malgré le manque de personnel, le manque de tout. Malgré la Covid, l’épuisement, l’usure des corps et des âmes. Malgré tout : soigner encore et toujours. Et leur vidéo publiée le 25 mars sur Youtube est

(1) devenue virale...

L’idée est née dans un bus, explique Delphine Girard, secrétaire générale de L’USD CGT Santé action sociale des Alpes-maritimes. C’était le 21 janvier dernier. Les manifestan­ts niçois rentraient de Marseille où ils avaient défilé pour la défense du système de santé publique. Et d’un coup, « à la volée entre les sièges, on s’est dit : si on chantait notre combat ? ».

Corinne Masiero, Pierre Perret, Guillaume Meurice, Alee ....

Ils ont appelé HK, l’auteur de « Danser encore », une chanson « qui parle aux gens, qui interroge : c’est quoi vivre ? Qu’est-ce qu’il nous faut pour vivre ? » .Etil a dit oui « en une seconde ». Il a offert sa musique aux soignants. Les paroles ont été écrites entre Nice et Rennes.

Et le « casting » s’est organisé. Avec les moyens du bord. Et de grandes voix qui ont rejoint l’aventure : l’icône rebelle et pas politiquem­ent correcte Corinne Masiero, le chanteur Pierre Perret, l’humoriste ultranoir Pierre-emmanuel Barré, le chroniqueu­r anticonfor­miste Guillaume Meurice, le rappeur Alee .... A Nice, Francis, le compagnon de Vilma, infirmière à l’archet 2, a prêté son studio d’enregistre­ment. Les « chanteurs » ont pris le micro : « C’était pas facile, on est aide-soignants, en vrai...», rit Didier, qui travaille au bloc de l’archet. Il est encore tout étonné : « La première prise a été la bonne...» David Mus, le Niçois qui produit Télé chez moi, a fait l’enregistre­ment vidéo. Rennes s’est occupé du montage. Et des dizaines de soignants – Rosy, Laurent, Chantal, Laura, Sylvie, Caroline, Benoît et plein d’autres – ont participé. Prêté leur visage.

Crié. « Ça nous a fait un bien fou ! », témoignent-ils en choeur. « On avait envie de s’exprimer, de passer le message : on est épuisés mais on aime notre métier. Le gouverneme­nt nous méprise, Macron se fout de nous. Mais, on s’accroche. Ceux et celles qui quittent le métier, le font la boule au ventre. Nous, on veut continuer de soigner. Notre vidéo est une revendicat­ion et un message d’espoir aussi : on est là », conclut Rosy Lesellier, aide-soignante à l’archet de Nice.

« Macron se fout de nous »

Et tous d’entonner le refrain : « Nous on veut continuer à soigner encore. Voir nos gestes soulager vos corps. Aider vos âmes à aller mieux encore...»

« Ça allait mal avant la Covid, la crise n’est que le révélateur du naufrage... La santé est un combat d’intérêt général. Les Français nous ont applaudis, on les remercie, on leur demande aujourd’hui de nous rejoindre pour faire résistance, pour sauver l’hôpital. ».

 ?? (Photo Frantz Bouton) ?? Les soignants niçois appellent la population à rejoindre leur combat.
(Photo Frantz Bouton) Les soignants niçois appellent la population à rejoindre leur combat.

Newspapers in French

Newspapers from France