Y avoir recours à l’étranger : le cas Paulette Guinchard
Après des échanges déjà animés en commission, les débats sur la proposition de loi instituant un
« droit à une fin de vie libre et choisie » du député Olivier Falorni (Libertés et Territoires), jeudi à l’assemblée, s’annoncent houleux. Le texte a divisé presque tous les groupes, qui ont laissé leurs élus s’exprimer en conscience. Résultat : quelque amendements déposés, dont par des députés LR. Ce qui devrait rendre impossible leur examen sur une seule journée, et donc le report du vote. De quoi susciter la colère de nombreux parlementaires : « Nous voulons débattre. Nous voulons voter », s’insurgent d’entre eux dans une tribune publiée par le JDD.
Paulette Guinchard, députée PS du Doubs, s’est éteinte le mars dernier, en Suisse, après y avoir recouru au suicide assisté. A ans, elle souffrait d’une maladie neurodégénérative irréversible. Deux éléments au débat : elle a expliqué l’avoir fait parce que ses moyens financiers le lui permettaient, et avait exprimé par le passé des positions hostiles à l’euthanasie. De quoi ébranler quelques convictions ?
Oui, admet Jean Leonetti.
« Je croyais connaître la mort pour l’avoir souvent côtoyée dans mon métier. Pourtant, à la fin des auditions et des débats ayant précédé la première loi de , pas un participant n’était sur la même ligne qu’au départ. La mort volontaire est un sujet existentiel et non pas médical. Un problème très intime et personnel, mais dans le même temps porteur d’un marqueur de société. La certitude individuelle est toujours une faute majeure dans ce domaine. Je continue donc à douter. »
Marine Brenier : « Déjà, elle avait effectivement les moyens financiers de le faire. Il y a donc une rupture d’égalité, mais qui se joue aussi sur le plan de la capacité physique de se déplacer encore. Deux, trois allers-retours, pour certains malades, c’est insurmontable.
Par ailleurs, nous avons tous des principes de base et tous envie de voir nos proches partir de mort naturelle, sans souffrir, dans leur lit. » La députée LR peut comprendre qu’il y ait une réticence a priori de la part de certains politiques. « Mais quand on vit une expérience, les grands principes s’effacent au profit de l’humanité et cette envie que l’on a de voir ceux qu’on aime partir de façon paisible. »