Nice-Matin (Cannes)

Israël : « C’est une vraie libération, comme renaître »

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« Le bruit de la ville, la petite musique de vie des gens dans les rues, assis en terrasses, les sourires qui sont revenus sur ces visages fermés qu’on croisait depuis un an : c’est une vraie libération. Comme renaître. » À Tel Aviv, la niçoise Meygan Aflalo, 31 ans, respire enfin après des mois d’une sensation d’oppression qu’elle avoue avoir mal supportée.

Directrice commercial­e pour une société de cosmétique, elle vit en Israël depuis trois ans. Un nouveau départ. Loin de la maison familiale de Gairaut à Nice, de ses parents et des frères et soeurs. Trop loin lorsque la pandémie se répand.

« La guerre à la Covid pour de vrai »

La vie sous cloche à Tel Aviv, surnommée « la ville sans interrupti­on » en référence à son dynamisme, sa jeunesse, son insoucianc­e festive, fut une épreuve : « Quand tout se tait dans un lieu aussi lumineux, vivant, exaltant, le silence est encore plus pesant .»

Sauf que la guerre à la Covid que, métaphoriq­uement, Emmanuel Macron évoqua la veille du premier confinemen­t, fut ici une réalité : « Israël est une nation qui a dû se militarise­r pour survivre. Ceci est intégré par tout le monde. Quand le gouverneme­nt a déclaré la guerre à l’épidémie, ce n’était pas juste un mot. Le peuple a pris l’annonce au pied de la lettre et s’est comporté en soldat. »

Meygan avoue que cette discipline l’a surpris. « Le troisième confinemen­t jusqu’en décembre fut ultra-strict. Les amendes en cas d’infraction étaient montées jusqu’à 300 euros, les contrôles de police étaient constants. Mais autour de moi, tout le monde l’acceptait... »

Sans doute d’autant mieux que le gouverneme­nt avait fixé un cap précis : on vaccine à tout va pendant ce lockdown, on se serre les coudes, on s’y résigne, mais, début mars, tout le monde sera déconfiné. « L’engagement était tellement ferme que les Israéliens étaient convaincus que chaque renoncemen­t à une partie de leurs libertés était une pierre qui construisa­it le monde d’après. »

Ne plus parler, penser, rêver Covid !

Cette feuille de route ayant été respectée, la libération sanitaire d’israël est désormais totale. Tel Aviv vibre comme avant. Comme jamais.

Munie de son passeport sanitaire vert – comme tous les Israéliens qui soit ont été vaccinés, soit ont été contaminés –, Meygan avoue avoir été frappée d’une boulimie de sorties lorsque la libération a sonné : « Le tout premier soir, on s’est retrouvé entre copines au Johnny Boy, un bar branché de Tel Aviv. Une magnifique soirée de la légèreté retrouvée. » Puis une virée en boîte de nuit. Et, il y a quelques jours, un concert de Omer Adam, la star absolue des charts israéliens, « Oui, un vrai concert avec des gens qui chantent et dansent autour de toi ! »

La vie, tout simplement ! « Pendant un an, on avait fini par ne parler, penser, rêver Covid ! Là, c’est fini. C’est indescript­ible ! »

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(DR) Pour Meygan, la jeune azuréenne installée à Tel Aviv, « la vraie libération, c’est enfin ne plus parler, penser, rêver uniquement Covid. »

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