Portugal : « Le avril, les salles de spectacle rouvriront »
À 73 ans, il a tout plaqué sur la Côte. En 2019, Gérard Boccara pose ses valises dans le sud du Portugal. Retraite au soleil pour ce très alerte septuagénaire. À Ohlos de Agua : « L’extrême sud de l’europe ». Sauf que Gérard ignore que son expatriation va être bouleversée par la pandémie.
La vie au point mort
Ce décor de rêve fait de falaises majestueuses, de plages de sable doré sort d’un long coma économique : « Les choses rouvrent peu à peu. Les musées, et surtout les cafés depuis lundi. J’avoue, j’ai hâte de me poser en terrasse. Ce matin, il faisait 24 °C. Pour fêter ça, j’ai ressorti mon bermuda et mes chemisettes d’été ». Un soulagement. « Oui, même si ici les gens sont d’une résilience assez contagieuse (rires). Quand tout a été fermé pendant les fêtes, de façon presque aussi stricte que lors du premier confinement, les Portugais l’ont accepté sans broncher, ni même râler. Comme si la terrible dictature salazariste qui a duré de 1933 à 1974 avait façonné l’inconscient collectif des Portugais. »
Les confinements à répétition lui ont-ils pesé ? Gérard avoue que non. Avec Netflix et le club de célibataires qu’il s’est décidé à monter pour tuer le temps, Gérard a vécu ces longs mois sans angoisse. Lui qui fut longtemps comédien en a profité pour réaliser un vieux projet : un tour de chant qui revisite le répertoire de Serge Lama qu’il est impatient de produire sur scène ici : « Ça sent bon ! À partir du 19 avril, les restos et les salles de spectacles rouvriront. Ce long confinement qui nous a privés de Noël n’aura pas été vain ». Dur au mal, le pays du fado n’en a pas moins vécu la pandémie comme une malédiction. L’unique activité ici étant touristique, la vie s’est totalement arrêtée à Ohlos de Agua. Les deux petits studios que Gérard avait acquis pour financer sa retraite font tapisserie sur Airbnb. « Avec ma pension française, je ne suis pas à plaindre, mais pour les gens ici c’est un cataclysme. »