Daniel Benoin : « On navigue à vue, c’est désespérant »
J’ai été consulté en novembre et en janvier, depuis plus jamais. En même temps, pour ce que ça a servi… » lâche Daniel Benoin, le directeur du théâtre d’antibes, Anthéa. « Depuis, je ne sais rien de plus. Je n’ai pas d’informations sur les futurs protocoles, les dates probables de réouverture ou bien les jauges ». Et ce statu quo pour son secteur l’accable. « On navigue à vue, on doit prendre des décisions difficiles sans avoir aucune information, c’est désespérant ».
« On a dû rembourser billets ! »
L’acteur et metteur en scène se désole : « Entre mars dernier et mars 2021 on a dû rembourser 120 000 billets ! On est devenu une centrale de remboursement, j’ai même dû engager des gens pour le faire. Voilà, c’est comme un boulanger qui, tous les jours, fait du pain et jette tout le soir à la poubelle ».
Daniel Benoin évoque son « gros projet », celui qu’il repousse encore et encore, avec notamment Sami Bouajila, césar du meilleur acteur 2021 [Disgraced, NDLR]. « J’ai pris la décision il y a 8 jours, on a annulé. Il devait commencer le 11 mai et finir le 31 mai. 12 000 personnes avaient acheté des places depuis un an ! Voilà, ça a été une décision difficile à prendre, mais on ne sait rien. Est-ce qu’on sera rouverts le 11 mai, et avec quelle jauge ?
Si j’ai mille personnes par soir et que je dois dire non à 700 personnes, je fais comment ? Je tire au sort ? C’est l’enfer », lance le patron d’anthéa. Qui grince : « Et puis, si finalement, on me dit que ça ouvre à la mi-mai, eh bien on fera en sorte de faire des choses ». Anthéa fonctionne avec environ 80 % d’abonnements, le reste est de la vente au billet. « C’est plus difficile à gérer qu’un théâtre qui fonctionne quasi exclusivement en billetterie ».