Nice-Matin (Cannes)

Tests PCR à l’aéroport : « C’est la fête à neuneu »

Le syndicat Unité SGP Police 06 dénonce des incohérenc­es. Des voyageurs circulent pour n’importe quelle raison, sans que personne ne soit en mesure de contrôler les flux.

- GRÉGORY LECLERC gleclerc@nicematin.fr

Des voyageurs au coude à coude, des masques portés sous le nez, un hangar bondé : bienvenue au Terminal 2 de l’aéroport de Nice. La photo, prise ce lundi, en pleine pandémie, a été diffusée par le syndicat Unitésgp Police 06.

Laurent Martin de Fremont, secrétaire départemen­tal pique une colère : «Onnous prend vraiment pour des c… Mes collègues se retrouvent confrontés à des scènes ubuesques. Nous sommes dans une période de freinage de la propagatio­n du virus, nous sommes soumis à des règles, c’est OK. Mais dans les aéroports, c'est la fête à neuneu. »

« On rentre comme on veut »

Selon le syndicat, les agents de la Police aux frontières sont en incapacité de contrôler les tests PCR et la situation sanitaire de chaque voyageur entrant ou sortant. Il décrit ainsi des passagers arrivant à Nice démunis de tests. « Cela veut dire qu’on les a laissés embarquer quelque part sans ces tests. S'ils en sont démunis, on envoie un arrêt de placement en dizaine à la préfecture. Mais ils rentrent quand même. Et qui s’occupe de vérifier qu’ils respectent derrière leur confinemen­t de dix jours ? Pas nous. En clair, on rentre comme on veut. » Selon Laurent Martin de Fremont, et alors que la règle des 10 kilomètres s’applique partout en France, des Anglais peuvent légalement entrer en France pour se rendre dans leur maison de vacances, munis d’un test PCR de moins de 72 heures D’autres encore s’envolent vers Istanbul sous prétexte de se faire poser des implants capillaire­s ou en vue d’opérations de chirurgie esthétique. Et ce, munis d’attestatio­ns que le syndicalis­te estime de complaisan­ce.

« On ne sait pas sur quel pied danser »

Quant aux binationau­x, nombreux sont ceux qui s’envolent vers la Tunisie actuelleme­nt. Un casse-tête. « L’un va voir la tante Adèle, un deuxième va se faire faire des implants capillaire­s à Istanbul, un autre est un Anglais mais peut venir passer des vacances en France. C'est quoi la règle ? » s’insurge le syndicalis­te. Les agents de la police aux frontières se disent incapables de gérer ce flux mais n’accablent pas leur direction. « C’est le système mis en place au niveau national qui est absurde. » Des situations d’autant plus difficiles à vérifier que, sur Internet, de faux tests PCR négatifs s’achètent pour quelques dizaines d’euros. Impossible de contrôler la validité de ces feuilles de papier qui n’ont rien de documents officiels.

Le fait qu’en France, la vente et l'usage de faux documents soient sanctionné­s jusqu’à trois ans de prison et 45 000 euros d’amende ne décourage visiblemen­t pas tout le monde.

« Ce qu'on dénonce, c'est le manque de lisibilité, tout cela n'est pas très clair, on ne sait pas trop sur quel pied danser. »

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(Photo SGP Unité police) Une photo prise lundi à l’aéroport de Nice par le syndicat de police.
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