Nice-Matin (Cannes)

À Nice, geste médical ou agression sexuelle ?

Un médecin niçois a été renvoyé mardi devant le tribunal correction­nel, accusé par une patiente enceinte de sept mois d’agression sexuelle. Le jugement sera rendu lundi prochain.

- CHRISTOPHE PERRIN chperrin@nicematin.fr

Un médecin de Nice spécialisé dans les échographi­es de suivi de grossesse dans un centre d’imagerie médicale, se retrouve dans la tourmente judiciaire après la plainte d’une de ses patientes. Enceinte de son quatrième enfant, elle s’est présentée à son cabinet habituel en se plaignant de douleurs et de pertes de liquide.

Elle accuse le praticien de lui avoir touché un sein puis de lui avoir pratiqué un toucher vaginal. Le procureur de Nice a diligenté une enquête de police et a demandé l’avis d’experts avant de renvoyer le médecin devant le tribunal correction­nel mardi soir pour répondre « d’agression sexuelle par personne abusant de l’autorité que lui confère sa fonction ». Les magistrats rendront leur jugement lundi prochain. Pour Me Jean-louis Demarchi, partie civile, « un échographe n’a pas à pratiquer de toucher vaginal, ce que confirme le rapport d’expertise judiciaire qui cite les sociétés savantes et la Haute Autorité de santé. »

« Un acte inappropri­é »

« Le médecin disposait du résultat de l’échographi­e et avait utilisé une sonde endovagina­le. Ma cliente n’a pas eu l’impression d’un geste médical mais d’une agression sexuelle », insiste l’avocat niçois.

La procureure Meggie Choutia parle pour sa part « d’un acte inappropri­é, injustifié » pour lequel elle requiert une peine de trois ans de prison avec sursis et une interdicti­on d’exercer. Pour Me Jean-louis Deplano, qui dénonce une procédure « gravissime et infamante » pour un médecin expériment­é qui n’a jamais fait parlé de lui en trente ans de métier, « le tribunal doit entrer en voie de relaxe ». « Cette femme, au septième mois de grossesse, se plaignait de douleurs qui pouvaient laisser craindre un accoucheme­nt prématuré, relève l’avocat de la défense. Il y avait une urgence. Le médecin a recueilli le consenteme­nt de sa patiente. Il a ensuite, muni de gants, pratiqué un geste médical qui a duré une dizaine de secondes Il aurait commis une faute déontologi­que s’il ne l’avait pas fait. Où est la connotatio­n sexuelle dans ce geste médical que tout médecin généralist­e a la possibilit­é de faire ? Cette personne fragile a, selon moi, mal interprété cet acte médical. »

 ?? (Photo Eric Ottino) ?? La plaignante accuse un médecin spécialisé dans les échographi­es de suivi de grossesse de lui avoir pratiqué un toucher vaginal.
(Photo Eric Ottino) La plaignante accuse un médecin spécialisé dans les échographi­es de suivi de grossesse de lui avoir pratiqué un toucher vaginal.

Newspapers in French

Newspapers from France