Nice : l’employée du buraliste grattait, grattait, grattait…
Natacha, 56 ans, employée à temps partiel d’un bar-tabac du quartier de Fabron à Nice, commençait sa journée de travail par gratter des tickets de jeux. Cash, Mots Croisés, Jackpot… Quand La Française des Jeux a félicité le gérant de l’établissement pour ses gains et le nombre de tickets vendus, celui-ci a commencé à avoir des doutes sur son employée. Intrigué, il a vérifié son stock et constaté des variations anormales. Sur les caméras, il a vu sa salariée qui, dès sa prise de service, grattait des tickets, s’accroupissant parfois pour échapper aux regards indiscrets. Dès que le ticket était perdant, il finissait à la poubelle. « J’avais une confiance aveugle en elle. Quand j’ai racheté le bar-tabac, elle y travaillait déjà. Elle m’a tout appris. », explique le buraliste, qui a licencié sa salariée pour faute grave, tout en déposant plainte au pénal.
Natacha se défend de toute malversation. « J’ai toujours régularisé a posteriori les achats de tickets », expliquet-elle aux magistrats du tribunal correctionnel. Rémunérée environ 1 200 euros par mois, elle jouait au moins 100 euros par jour.
« Le 16 décembre, par exemple, il manque 1 017 euros, soit 199 tickets non tapés à la caisse », indique Me Agnès Gravereaux, avocat de la partie civile. Le buraliste estime son préjudice à 80 000 euros. « Une somme extravagante qui ne repose sur rien» , oppose, en défense, Me Michel Montagard. Le tribunal a finalement relaxé Natacha du délit d’escroquerie. Il l’a, en revanche, condamnée pour vol simple. Elle devra verser 5 000 euros de dommages et intérêts à son ancien patron.