Ils ne veulent pas voir pousser des immeubles
Pétition, tracts mais aussi projet alternatif à définir ensemble... Des riverains s’opposent à la création de 181 logements, chemin Rabiac-estagnol, à la place d’anciennes serres.
Des immeubles à la place des terrains et des serres agricoles : le scénario n'est pas nouveau à Antibes et dans les autres communes de la Côte d'azur. En fin d'activité, les exploitants vendent leur terre à des promoteurs. Un bon prix. C'est l'assurance, légitime, de bénéficier d'une retraite et de pouvoir léguer un patrimoine à ses descendants.
Permis en cours d’instruction
Ce scénario inéluctable, des riverains du chemin Rabiac-estagnol n'en veut pas. Réunis dans un collectif formé par Eric Ducatel, habitant du quartier et ancien candidat aux municipales en 2020, ils s'opposent à la construction de trois immeubles sur des serres agricoles abandonnées depuis des années. Une « dent creuse » de 7 500 m2 sur laquelle un incendie s'est déclaré en 2017.
Ce projet de 181 logements, dont 48 logements sociaux et 58 en accession sociale, est porté par le bailleur social Erilia et BNP Paribas Immobilier. Soixante-quinze logements seraient en effet également proposés en accession libre. L'ensemble représente 10 919 m2 de surface de plancher répartis sur les trois bâtiments d'une hauteur chacun d'environ 15 mètres (R + 4). Deux immeubles sont prévus le long de la voie et le troisième est situé à l’arrière. La conception a été confiée à l'architecte Dan Costa-foru de l'agence Archi & Partners international, retenue notamment pour la réalisation du campus Stéphane Diagana à Mougins. Déposé en novembre dernier, le permis de construire est à ce jour toujours à l'instruction.
« Titanesque »
Le collectif Estagnol, a enclenché une campagne de contestation. Surtout sur les réseaux sociaux, avec la mise en ligne d'une pétition fin mars (1). L'intitulé est clair : « Stop à la bétonisation à l'extérieur de notre quartier Rabiac-estagnol ». Le texte dénonce un « Projet titanesque (...) avec toutes les nuisances associées ; bétonisation d'un espace vert, trafic automobile augmenté (+300 voitures dans le quartier), places de stationnement inexistantes, école de la Tournière saturée (...) » Site internet dédié (2), messagerie, QR code pour rejoindre un fil de discussion et partager les informations, kit de communication pour imprimer des affiches et des banderoles, simulation en 3D de ce que modifierait, selon ses détracteurs, l'impact du projet immobilier dans l'environnement... l'arsenal déployé est impressionnant.
Contestation et propositions
Que veulent ces riverains ? Que les anciennes serres, dégradées, restent en l'état ? Que les dépôts sauvages se multiplient ? Non, assurent-ils. Sur leur site internet, ils sèment leurs idées comme autant de graines : « Un espace couvert (style serre pour le rappel historique) multimodal dans lequel pourraient se dérouler des marchés par exemple, des expositions, des activités associatives, avec une zone parking arborée, l'élargissement de la rue en remplaçant les stationnements par une piste mobilité douce, une zone de jeux pour les enfants et sport urbain et une connexion avec le parc Estagnol via la zone verte naturelle. »
Ou encore, en conservant parking arboré, piste mobilité douce, etc...
« Une crèche en connexion avec l'école de la Tournière. » Quid des logements ? La porte n'est pas fermée, assure-t-on mais avec «Un projet moins grand et moins haut. »
Bref, ce que veut le collectif Estagnol, c'est une concertation.
1. https://www.change.org/p/commune-d-antibescontre-la-b%c3%a9tonisation-%c3%a0outrance-de-notre-quartier-rabiac-estagnol%c3 % A0-antibes ? Redirect = false
2. https://sites.google.com/view/collectif-estagnolantibes