Jean-christophe Cane, pêcheur… de déchets
Le quadragénaire emmène ses clients en mer à la rencontre des dauphins. Il en profite pour ramasser les déchets de plastique avec l’aide d’une association.
Une action citoyenne, lancée tout naturellement. Avant d’y donner un cadre et encore plus de sens. Pêcheur de formation, Jean-christophe Cane a redirigé son activité professionnelle il y a une dizaine d’années avec la création de sa société Exocet. Toujours en mer, forcément. Il ne se verrait pas ailleurs. Les quelques cannes à pêche accrochées dans son bateau de commerce laissent d’ailleurs penser que l’antibois reste passionné. Mais il passe désormais la majorité de son temps à accompagner touristes et locaux pour les emmener nager avec les dauphins. Une activité qui le comble toujours… et lui permet de prendre soin de la mer. La sienne, léguée par ses ancêtres. « Je suis la septième génération de pêcheurs de ma famille. J’ai travaillé que sur la mer dans ma vie », souritil, installé à l’intérieur de son bateau.
Des chaises, des pneus, des jantes…
C’est pour cette raison qu’il en prend soin. Traque les déchets qu’il peut croiser à chaque sortie. Un réflexe naturel pour lui. « Quand on part en mer avec nos participants, on saute à l’eau et on récupère, développe-t-il. C’est simple et important de le faire avec des macro-déchets, avant qu’ils ne se déchiquettent et deviennent des micros déchets. » Mais ces actions restaient isolées et à petite échelle. Alors Jean-christophe Cane et ses collaborateurs ont décidé de passer la seconde en travaillant avec l’association antiboise opération mer propre. Sans recevoir de subventions, juste pour faire avancer la cause. « On s’est retrouvé sur le même terrain, rembobine-t-il. On les amène en mer avec nous, ils ont des équipes de plongeurs formés au nettoyage de déchets. On devient beaucoup plus efficace que notre petit nettoyage journalier quotidien. C’est un peu la réunion des bonnes volontés. » À l’arrière de son bateau, l’antibois peut stocker jusqu’à 20 m3 de déchets. Les équipes savent où chasser leurs proies. « On connaît des points où les déchets viennent s’accumuler. » Jusqu’à présent, deux sorties ont été organisées pour traquer le plastique polluant. Mais pas que. «On trouve de tout, c’est tellement varié ! Après les pluies diluviennes de l’arrière-pays cet automne, on a retrouvé des pneus, des jantes, des chaises en plastique ou encore des transats. » Reste à répéter l’opération, l’installer dans les esprits. « C’est tout récent, ça démarre. On aimerait augmenter la cadence. »