Nice-Matin (Cannes)

Masque sur la plage : le tribunal rejette la requête

- ANTOINE LOUCHEZ alouchez@nicematin.fr

Un coup d’épée dans l’eau. Hier, le tribunal administra­tif de Nice a rejeté la demande de Pierrette P., retraitée habitant à Villeneuve-loubet, de suspendre l’arrêté préfectora­l qui impose depuis le 6 avril le masque dans les parcs, jardins publics, au bord des plans d’eau et sur les plages dans les Alpes-maritimes.

Le tribunal a d’abord jugé qu’il n’y avait pas matière à attaquer en référé liberté (procédure d’urgence). Puis « que la requérante ne justifiait pas d’une atteinte grave et manifestem­ent illégale à sa liberté individuel­le (seule liberté fondamenta­le invoquée), cette liberté étant définie comme la protection contre l’arrestatio­n et la détention arbitraire­s ». Traduction : le masque ne va pas à l’encontre de ce qui est constituti­onnellemen­t défini comme la liberté fondamenta­le (ne pas être arrêté arbitraire­ment). La plaignante ayant tapé à côté, il n’y a donc pas de débat à avoir sur la légitimité de l’arrêté préfectora­l. Un jugement sur la forme qui frustre Olivier Pastruel, l’avocat de la retraitée. « La motivation de la décision est un peu étonnante. Il y a une conception un peu particuliè­re de la liberté individuel­le : celle de la Déclaratio­n des droits de l’homme qui a valeur constituti­onnelle, alors qu’on peut considérer qu’il y a une forme de contrainte sur la personne dans l’espace public ».

« Ce débat, on ne l’a pas eu »

« Le juge des référés n’aborde pas le fond du débat, poursuit l’avocat. Il s’agissait de savoir si cette atteinte est proportion­née à l’objectif de préservati­on de la santé publique. Mais ce débat, on ne l’a pas eu. » Conséquenc­e, explique Olivier Pasturel : « Selon toute vraisembla­nce, on ira en appel devant le Conseil d’état. »

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