Nice-Matin (Cannes)

Un « bébé lotus » est né à Ramatuelle

Jessica-salomé et Jean-michel ont voulu pour leur fils une naissance la plus naturelle possible. Le 26 mars, elle a mis au monde un beau bébé qui a gardé durant six jours son cordon ombilical.

- ÉMERIC CHARPENTIE­R echarpenti­er@nicematin.fr

Ils n’ont rien d’illuminés ou de parents irresponsa­bles. Si Jessica-salomé Grunwald et son conjoint Jean-michel Désir ont décidé que leur fils naîtrait dans la maison familiale, au Mas des Ayguiers à Ramatuelle dans le Var, et qu’il serait un « bébé lotus », c’est après une mûre réflexion et avant une préparatio­n poussée. Wolf-aaron Désir Grunwald est donc né le 26 mars à 20h58. Un solide bébé de 4,460 kg et 54 cm «arrivé sur Terre entouré de nature et de l’amour de ses parents, de sa grand-mère Chloé Grunwald et de son demi-frère Maksim-ulysses », comme le dit si joliment sa maman.

Avec Jean-michel, elle a fait un choix encore rare en France, accoucher à domicile et qui plus est laisser au bébé son cordon ombilical relié à la poche de placenta, le temps qu’il se dessèche et tombe.

Une expérience merveilleu­se pour eux et dont ils souhaitent témoigner pour qu’elle inspire d’autres futurs parents.

Née à l’époque à la clinique de L’oasis, Ramatuello­ise dans l’âme, Jessica-salomé avait à coeur que son premier enfant naisse sur la commune.

Un plan B, au cas où...

« On a vécu à Los Angeles où les accoucheme­nts à domicile sont très répandus. Ils ont aussi des maisons de naissance, des birth centers ,où ils favorisent des naissances plus naturelles avec le moins d’interventi­on médicale possible, dans un endroit qui ressemble davantage à un cocon qu’à un environnem­ent hospitalie­r. Le premier fils de Jeanmichel, qui a passé douze ans làbas, est né comme cela. »

« Au début de ma grossesse, reconnaît la maman, je voulais accoucher à la maternité de Gassin mais mon instinct m’a rattrapé et on a senti qu’on faisait le bon choix. Déjà parce qu’avec le coronaviru­s, il faut respecter des procédures de restrictio­n sanitaire, accoucher avec un masque, on n’a pas le droit aux visites. J’ai donc trouvé une sagefemme à Hyères qui ne fait que de l’accoucheme­nt à domicile. J’y suis allée tous les mois pour être suivie et au huitième, c’est elle qui est venue à la maison, ne serait-ce que pour la trouver facilement le moment venu. Pour s’assurer aussi qu’en cas de souci, on puisse aller rapidement aux urgences. À la maternité, mon dossier était quand même prêt, j’avais vu l’anesthésis­te. On avait pris toutes nos précaution­s, préparé le plan B, on ne sait jamais. »

Ce 26 mars arrive et l’après-midi les contractio­ns débutent. « Je suis restée en contact avec la sagefemme qui en contrôlait le rythme par téléphone. » Jusqu’à décider en soirée de prendre la route, accompagné­e de sa doula, une personne qui apporte aide et accompagne­ment moral et pratique.

Une préparatio­n physique autant que mentale

« Elles sont arrivées très tard, juste pour la venue du bébé. Elles seraient venues plus tôt si j’avais eu du mal à gérer la douleur, les sensations, mais j’étais zen, avec mon conjoint qui m’accompagna­it super bien. C’était parfait, on a pu rester le plus longtemps possible dans l’intimité. »

À aucun moment, Jessica-salomé dit avoir ressenti un petit sentiment d’appréhensi­on ou de panique. « Cela vient de toute la préparatio­n faite à l’avance avec la sagefemme. On a beaucoup parlé, elle m’a donné des livres. Il faut être prête à faire confiance à son corps et à la nature. Se libérer l’esprit : tous les matins, j’allais dans la colline avec les chiens. »

Le bonheur est dans la « piscine »

« Je me suis préparée comme une marathonie­nne, physiqueme­nt et mentalemen­t, en me disant que même si c’est ma première grossesse, je suis une femme, faite pour accoucher et le bébé connaît le chemin qu’il doit prendre. »

« Le matin, poursuit-elle, on avait gonflé et installé dans la chambre la piscine, un bassin de 2x2 m qu’on nous fournit. C’est une péridurale naturelle en fait, qu’on utilise au mur de désespéran­ce comme on l’appelle, quand la femme pense qu’elle ne peut plus y arriver. On rentre dans l’eau et tout le corps se détend. Je n’y croyais pas à la base mais cela fait vraiment baisser la douleur. Elles sont arrivées à ce moment-là, quand j’étais dans l’eau. »

Et quarante minutes plus tard, Wolf-aaron était là !

Son cordon ombilical est tombé à son sixième jour. « Le sevrage était terminé. On avait le sentiment d’assister à une deuxième naissance et on s’est dit qu’on fêtera aussi cette date comme anniversai­re. » Quant au placenta, le couple devait l’enterrer au pied d’un figuier, symbole de fécondité.

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(Photo Jean-marc Rebour) Jean-michel et Jessica-salomé ont souhaité témoigner de leur expérience, si d’aventure elle venait à inspirer d’autres futurs parents.

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