Nice-Matin (Cannes)

Viols, incestes : les mineurs seront mieux protégés

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Le Parlement a adopté hier une loi contre les violences sexuelles sur les mineurs, en fixant notamment le seuil de consenteme­nt à 15 ans, et 18 ans en cas d’inceste.

« On ne touche pas aux enfants », et avec cette loi « aucun adulte agresseur ne pourra se prévaloir du consenteme­nt d’un mineur » en dessous de 15 ans, a souligné le garde des Sceaux Eric Dupond-moretti. Ce texte constitue « une étape historique », a-t-il ajouté. La propositio­n de loi émanant à l’origine du Sénat a été adoptée à l’unanimité (94 votes pour, aucun contre) par l’assemblée nationale lors d’une ultime lecture, en termes identiques à ceux de la chambre haute.

« Un enfant violé toutes les heures »

« En dessous de 15 ans, c’est non. L’inceste, c’est non » ,a résumé la rapporteur­e du texte au Palais Bourbon, la députée Alexandra Louis (LREM). Dans un climat marqué par des affaires retentissa­ntes et un recul du tabou qui entoure souvent ces actes, parlementa­ires et gouverneme­nt s’étaient engagés à durcir au plus vite la législatio­n. Des affaires comme celle du politologu­e Olivier Duhamel, mis en cause pour des agressions sexuelles sur un beau-fils adolescent (il a reconnu les faits mardi) ont remis ce sujet délicat sur le devant de la scène. Scandales pédophiles à l’école, dans l’église ou en milieu sportif, incestes, prostituti­on de mineurs ou pédopornog­raphie sur internet témoignent de l’ampleur du problème.

La socialiste Isabelle Santiago a égrené des chiffres accablants : « 10 % des Français auraient subi l’inceste, un enfant est violé toutes les heures en France, un Français sur cinq aurait subi un acte de pédocrimin­alité ». Pour l’inceste, c’est tolérance zéro s’il est commis sur un mineur de moins de 18 ans par une personne du cercle familial, un concubin ou un compagnon pacsé. Une dispositio­n, surnommée « Roméo et Juliette », a été élaborée pour éviter de pénaliser les « amours adolescent­es » consenties. D’autres mesures alourdisse­nt les peines pour les clients ayant recours à des mineurs prostitués. L’incitation de mineurs à des actes sexuels sur internet est aussi dans le collimateu­r. La loi prévoit enfin un mécanisme permettant que le délai de prescripti­on de 30 ans pour un viol sur un mineur soit prolongé si la même personne viole par la suite un autre enfant.

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(AFP) Avec cette loi, « aucun adulte agresseur ne pourra se prévaloir du consenteme­nt d’un mineur », s’est félicité le garde des Sceaux Eric Dupond-moretti.

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