Nice-Matin (Cannes)

Les soirées festives du prince Philip P 

Les obsèques du Prince Philip sont célébrées aujourd’hui. Avant de devenir prince consort de la reine Élisabeth II, le jeune Philippe de Grèce aimait passer des soirées festives à Cannes.

- ALEXANDRE CARINI acarini@nicematin.fr

Il a connu les fastes royaux du Château des Windsor, parfois nappé de brume anglaise.

Mais durant sa jeunesse, le Prince Philip a également visité le Château de la Napoule sous un soleil d’azur, au gré de ses nombreuses visites chez sa tante, la Marquise Nada Milford Haven. « C’était la fille du Grand Duc Michel, arrière-petit fils de Nicolas 1er qui s’était marié sans l’accord du tsar, avait perdu tous ses droits et était interdit de Russie. Installé à Cannes, le duc Michel en était devenu bienfaiteu­r en finançant l’église russe, une partie du Carlton et le premier golf azuréen à la Napoule, rapporte le Cannettan Jean-marie Salomone, dont la tante était elle-même chef de personnel chez la marquise installée à la Coustalado une luxueuse villa du Cannet.

Le père de Philip, André de Grèce et du Danemark, vivait à Monte-carlo avec une actrice et versait une pension à son fils. Quand il venait chez sa tante, Philip était superbe, élégant, joyeux, décontract­é, et il mangeait parfois avec les doigts ! »

Pas si convention­nel que ça le jeune Philip, lorsqu’il n’était pas encore soumis au joug protocolai­re de la royale bienséance.

Des soirées plutôt festives à Cannes

Pour avoir fait ses classes militaires dans la Royal Navy, Lord Mountbatte­n aimait aussi naviguer en des eaux plus festives au bord de la Grande bleue.

« Avec David, le fils de la marquise, il sortait à Cannes, se rendait notamment au Da Bouttau qui faisait à la fois restaurant et boîte de nuit », relate encore Jean-marie. Beaucoup se sont laissé dire qu’avant même sa rencontre avec la future souveraine d’angleterre, Philip était déjà couronné de succès auprès de la gent féminine.

Autre témoin, Nicole se souvient que le Duc d’edimbourg aimait aussi finir ses soirées sur la Croisette au Blue Bar, aussi appelé Chez Félix, du nom de son truculent patron, Félix Cenci

« C’était un drôle de personnage, très charismati­que, qui mettait à l’aise sa clientèle ». Une clientèle huppée, de Charles Trenet à Picasso, qui regardait Félix trancher du saumon fumé, et se pressait à la porte de l’établissem­ent à chaque Festival du film dans l’ancien Palais.

De la petite à la grande reine...

L’emblème du Blue Bar ? Pas un poisson ni une boisson, mais un vélo, allez savoir pourquoi, qui tenait même lieu de blason.

« À la fin de certaines soirées très arrosées (au champagne of course), Félix disait à Philip : Oh là, vous ne rentrez pas en voiture dans cet état. Prenez mon vélo, c’est tout plat ! Et ça faisait rire tout le monde. »

Jusqu’à cette belle anecdote : après le mariage de la princesse Élisabeth avec Philip, Félix souhaite lui envoyer un courrier.

« Le restaurate­ur s’est alors fait aider de mon père, ancien directeur chez Havas, qui était bilingue, pour rédiger des voeux de bonheur en anglais. Il a accompagné sa missive d’une broche en forme de vélo qu’il avait commandée chez un bijoutier, avec ces mots en Français : Je me permets de vous adresser ce petit cadeau en souvenir des joyeux moments passés dans mon établissem­ent, mais aussi parce qu’en France, la bicyclette s’appelle également la petite reine… »

Subtil jeu de mots made in France. Le 2 juin 1953, Élisabeth, épouse du prince Philip, coiffait la couronne d’angleterre.

 ??  ??
 ?? (Photos DR) ?? Habitué aux cérémonies mondaines parmi les grands de ce monde, notamment à Monaco, le Prince Philip passait des moments beaucoup moins protocolai­res sur la Croisette ou au Suquet, comme ici avec Luigi, voiturier bien connu au restaurant Da Bouttau, une des adresses favorites de Lord Mountbatte­n.
(Photos DR) Habitué aux cérémonies mondaines parmi les grands de ce monde, notamment à Monaco, le Prince Philip passait des moments beaucoup moins protocolai­res sur la Croisette ou au Suquet, comme ici avec Luigi, voiturier bien connu au restaurant Da Bouttau, une des adresses favorites de Lord Mountbatte­n.

Newspapers in French

Newspapers from France