Nice-Matin (Cannes)

Nice : condamné pour avoir tenté de tuer son ex

- CH. P.

Solana (*), 43 ans, cuisinière dans un établissem­ent de soins, agressée par son ex-compagnon qui ne supportait pas qu’elle refasse sa vie, s’est vue mourir cet aprèsmidi du 17 septembre 2018, avenue Pauliani à Nice. Sous prétexte de récupérer des affaires dans l’appartemen­t trois mois après leur séparation, Joao Gomes Silveira, un maçon portugais de 40 ans, l’a sauvagemen­t frappée pendant une dizaine de minutes, l’a étranglée à deux reprises, l’abandonnan­t inconscien­te. «Si tu n’es pas pour moi tu ne seras pas pour un autre », l’avait-il prévenue.

A-t-il pensé qu’il avait commis l’irréparabl­e quand il est sorti sur le trottoir, en pleurs et les vêtements couverts de sang, demandant à un ambulancie­r de passage d’appeler les secours ? Si la victime n’a bénéficié que de douze jours d’interrupti­on de travail, les experts ont insisté sur « le vécu effractant », et les dégâts psychologi­ques provoqués par cette avalanche de coups.

Dix ans de réclusion

Après d’âpres débats pendant les deux jours qu’a duré ce procès, la cour d’assises des Alpes-maritimes a estimé qu’il s’agissait bien d’une tentative de meurtre aggravé et l’a condamné à 10 ans de réclusion et interdicti­on définitive du territoire national. Au soulagemen­t d’olivier Giraudo, avocat de la partie civile qui a toujours défendu cette thèse : « Depuis les faits, ma cliente se sentait morte de l’intérieur. Le jour de l’agression, elle ne pensait pas en réchapper. »

L’avocat général Thibault Rossignol a requis en ce sens hier matin demandant une peine de douze ans de réclusion criminelle pour « tentative de meurtre par ancien concubin ». Il a également demandé à la Cour de prononcer une interdicti­on définitive du territoire.

En droit, l’accusé encourait la perpétuité mais il était inconnu de la justice, qu’elle soit portugaise et française. Me Patrice Zolecko, son défenseur, a vainement espéré que les faits soient requalifié­s en « violences volontaire­s », délit passible d’une peine maximale de cinq ans d’emprisonne­ment. La cour d’assises, présidée par Catherine Bonnici, a retenu la volonté d’homicide au regard de la violence des coups, de la durée de l’agression et des zones vitales visées, notamment le visage. «La peine est à la mesure du calvaire subi par Solana », a commenté Me Giraudo.

* Le prénom a été modifié.

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