La plateforme de e-commerce cherche son second souffle
Le dispositif de vente en ligne « Click n Lérins », bénéficiant de l’expertise du leader français, entend étendre un réseau de commerçants, pour l’heure insuffisant
Pas mal, mais pas assez. C’est en ces termes que David Lisnard a dressé le bilan de « Click n Lérins », la plateforme de vente en ligne de l’agglomération, lancée en décembre dernier. En chiffres, ça donne : 4 573 produits proposés, issus, « seulement », de 35 magasins (dont 34... à Cannes, l’autre étant à Mandelieu). « On doit être beaucoup plus
efficace » a commenté le président. Notamment, c’est évident, dans les autres communes composant la CACPL.
Alors, pour (re) booster l’offre, « développer l’outil » et (surtout) lui donner une nouvelle visibilité, un partenariat de mécénat a été conclu avec la société Pertimm, fondatrice de ladite plateforme. Un poids lourd du e-commerce [5,8 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2019] puisqu’elle détient 80 % de l’offre alimentaire et non alimentaire en e-commerce et en drive en France. À son actif : les sites d’auchan, Leclerc, Carrefour, Club Med ou encore Showroom privé.
« Accélérer des transformations inévitables »
Qui met (gratuitement) sa technologie au service de l’agglo et lui offre l’hébergement. Au service, surtout, des commerçants, dans la logique « d’accompagnement et de soutien » initiée dès le premier confinement.
Notamment avec l’annuaire en ligne Shoppeer (638 commerçants, dont 540 Cannois, ont créé leur page) ou le plan d’accompagnement des entreprises, pour un montant de 763 750 €.
« Pour gagner en visibilité digitale et numérique. Il est aussi question d’accélérer des transformations inévitables, qui doivent être porteuses de progrès » reprend l’élu. Trouvant ce « regroupement » des offres « intéressant », Mike Castro Demaria (Le Cannet) a, quand même, quelques interrogations. « Y a-t-il des restes à charge pour les commerçants ? Quand ça paraît trop beau, on se dit qu’il y a toujours un “business model” derrière » se méfie-t-il. Avant d’enchaîner : « Estce que ce type de plateforme permet d’accéder à un marché plus large, avec un rayonnement sur des “marketplaces” nationales et internationales ? »
« Dix emplois créés » dans le labo de Carnot
Et, enfin : « Il y a des sociétés qui font ça aussi dans notre région. Il y avait peut-être quelque chose à faire avec elles...»
Deux dernières interrogations qui interpellent David Lisnard. « D’un côté, vous parlez de possibilités d’accès aux marchés nationaux et internationaux ; de l’autre, vous dites qu’il faut faire bosser les boîtes locales » s’étonne le président. Qui complète : « On fait bosser des boîtes locales dans les communes. Le choix qui a été fait à l’agglomération est de prendre le leader et d’être un catalyseur des différentes initiatives. Donc oui, il y aura bien des relations à grande échelle. » Quant à l’éventuel coût, c’est niet. « La gratuité est totale et le commerçant
sera formé. Ensuite, ce sera à lui de mettre à jour son offre et sa vitrine virtuelle, assure l’édile. Et on a même fait mieux. » Comment ? En installant Pertimm directement à Cannes, sur le boulevard Carnot. « Déjà dix emplois ont été créés avec leur laboratoire et eux-mêmes travaillent avec les start-up locales, à qui elles apportent leur expertise. On est dans une logique de fertilisation croisée. » Reste, désormais, à en persuader les commerçants du bassin de vie...