Nice-Matin (Cannes)

LAF MOM : on te salue Marie !

L’emblématiq­ue coach de Mougins va tirer sa révérence à la fin de saison après 13 années où elle aura tout connu : des montées à la pelle, des victoires en Coupe de France amateurs.

- RUDY KOSKAS

Comment imaginer un match des filles du MOM sans Marie Tari à leur tête. Sur le banc. Après 13 saisons passées à la salle des oiseaux, l’emblématiq­ue entraîneur­e a décidé de quitter son poste et ce métier chronophag­e. Avec son éternel sourire, sa faculté à mettre les gens à l’aise rapidement, Marie Tari nous explique sa décision mûrement réfléchie et ses projets.

A 50 ans, il était temps pour l’ancienne internatio­nale (195 sélections), seule femme coach cette saison en LAF, de profiter de sa fille, de vivre une nouvelle vie. La Polynésien­ne va conclure sa carrière à Mougins avec un Final Four en Coupe de France à Mulhouse et pourquoi pas un dernier titre !

« Un métier usant »

Après un départ de Tahiti à 7 ans, et des débuts à 12 ans dans le volley à La Garde, puis une première sélection à 15 ans en équipe de France et une riche carrière de joueuse au plus haut niveau puis d’entraîneur­e de l’équipe de France juniors et du MOM, Marie Tari veut voir autre chose, vivre autrement tout simplement.

« Coach, c’est un métier fabuleux mais tellement usant. On en a toujours plein la tête. Cela faisait un moment que je me posais la question.

Aujourd’hui, je n’ai plus d’énergie pour porter cela. C’est beaucoup d’heures, de jours, de samedis, de dimanches, de sacrifices. A Mougins, j’ai tout connu, tous les niveaux. De la Nationale 3 à la LAF. Ce n’est pas le contexte actuel qui me pousse à arrêter, seulement la volonté de ne plus entraîner et de vivre autre chose. C’est le moment, c’est une décision naturelle. C’est bien pour moi mais aussi pour le club, pour Frédéric (Pastorello, le président). J’ai vécu de super trucs ici. Toutes les montées, la Coupe de France et les relations avec les gens. Sans oublier bien sûr la relation avec les joueuses, qui ont enrichi mon âme, ma personne. »

« Beaucoup de moments sacrifiés »

Pas de tristesse à quelques jours de son départ mais le sentiment de plénitude du devoir accompli et une sérénité certaine.

« J’ai envie de vivre une vie de famille avec ma fille Kelly (11 ans), de partager plein de moments avec elle. J’ai déjà sacrifié tellement de moments…» Et d’être plus souvent présente dans son Kiosque 13 sur le bord de mer à Cannes avec son associée, Virginie, la deuxième maman de Kelly. « Cela me faisait un équilibre avec le volley. Je vais être plus présente. »

Si Marie Tari quitte la tête de l’équipe fanion du MOM, le volley lui colle à la peau et elle est loin d’en avoir terminé.

« Je veux mettre un jean ! »

« Ce sera plutôt dans l’encadremen­t, le secteur amateur. Former des cadres et construire un projet autour de ça. Travailler également avec les enseignant­s. Mais plus de terrain, de lancers de ballons ! Je veux mettre un jean, prendre un crayon, une feuille, etc. Et je suis ouverte à toutes les propositio­ns. Je pense aussi aux jeux du Pacifique pour prendre l’équipe de Tahiti en charge, c’est une idée » lance dans un sourire celle qui a amené le MOM au plus haut.

Il reste encore quelques jours à Marie Tari en tant que coach avec deux rencontres en championna­t et surtout cette fameuse demifinale au Final Four de la Coupe de France, face à Istres.

« Tout est jouable face à Istres. Terminer par une finale et pourquoi pas un titre et être européenne, ce serait rigolo ! Que du plaisir. »

Un dernier pied de nez du Petit Poucet mouginois et de sa magicienne tahitienne. Dorénavant pour la croiser, vous aurez plus de chance en vous promenant en bord de mer à Cannes ou à La Bocca qu’à la salle des Oiseaux.

LAF

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(Photo Patrice Lapoirie) Marie Tari va laisser des traces indélébile­s à la tête de l’équipe fanion du MOM. De la N à la LAF.

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