« On n’a pas le droit de vendre des tests ADN mais on peut récupérer les résultats »
Christophe Becker souligne l’incohérence de l’interdiction des tests ADN à visée généalogique en France.
Il s’en explique.
Qu’est-ce que Geneanet ?
C’est une entreprise et un site internet généalogique, qui est le premier en France et en Europe et occupe la e ou e position mondiale, suivant que l’on considère le nombre de visiteurs ou le nombre de données. En gros, on a millions de visiteurs par mois et on a un peu plus de milliards d’individus référencés.
Notre site est en dix langues, donc on a des visiteurs du monde entier. Pour un Américain, c’est devenu très banal de partager son fichier ADN sur Geneanet.
Quel est le but ?
La particularité de Geneanet, c’est que c’est un site collaboratif et contributif. La richesse de nos bases de données est apportée par nos membres qui, depuis ans, viennent faire leur arbre généalogique sur notre site et y partager leurs données. À côté de cela, on référence des millions de données individuelles à travers le monde. On croise les arbres et toutes ces données. Cela permet d’y trouver des cousinages.
Non, puisque c’est interdit en France. Mais une fois qu’il est fait, rien n’interdit d’accepter et de comparer les données. C’est ce qu’on a lancé il y a un peu plus d’un an. On a le droit d’accepter les résultats des tests ADN vendus en France sur internet par des sociétés étrangères comme Myheritage, essentiellement. Ces sociétés ne sont pas inquiétées.
Une fois que la personne a ses résultats, elle est autorisée à les mettre sur notre site. On commence à avoir une belle base de données. On a tous les jours des correspondances entre différentes personnes.
Vous militez pour qu’une loi autorise ces tests…
Oui. Un amendement les autorisant avait été proposé dans le cadre de la loi bioéthique. Mais aujourd’hui, il n’y a plus aucune chance de le faire passer dans ce cadre. Cependant, le combat continue. L’an prochain, il y a l’élection présidentielle, qui sera suivie d’élections législatives. On va interpeller les candidats pour connaître leur position. On ne pourra pas rester indéfiniment le seul pays européen avec la Pologne à interdire ce qui se fait partout ailleurs dans le monde.
Certains disent que ces tests sont récréatifs.
Je m’élève contre ce terme, car pour quelqu’un né sous X, ou issu de la procréation médicalement assistée ou adopté, c’est tout sauf récréatif de savoir qui sont ses parents génétiques.