Nice-Matin (Cannes)

Sweety retrouve sa demi-soeur Corinne, après  ans

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« Bonjour, je suis le test ADN. » Sweety se présente ainsi à celle qu’elle croit être sa demi-soeur, Corinne, qui elle, apprend à ce momentlà, qu’elle en a une. Après 46 ans, elles se parlent enfin, grâce au test ADN que toutes les deux ont fait.

Leurs fils respectifs leur ont offert le kit, acheté sur internet. À des centaines de kilomètres l’une de l’autre, Sweety, à La Seyne, et Corinne, au Mesnilen-thelle, dans l’oise, se frottent l’intérieur de la joue avec l’écouvillon (comme dans un film policier), avant de renvoyer l’échantillo­n au laboratoir­e.

Toutes les deux ont fait le test avec Myheritage, heureuse coïncidenc­e qui les rapprocher­a rapidement.

Vaines recherches

Environ un mois après, une alerte sur l’ordinateur indique au fils de Sweety, qu’une personne souhaite la contacter. Toutes les deux matchent suffisamme­nt pour être soit demi-soeurs, soit nièces. Le jour même, Sweety lui téléphone : « Je l’ai tout de suite appelée petite

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Moi, je savais qu’elle existait”

soeur. J’avais espoir que ce soit elle. » Sweety a 9 ans, quand son père se sépare de sa mère et part vivre à Paris, où il refait sa vie. Et elle en a 12 quand il décède, à 34 ans, dans un accident du travail. « Lorsque je me suis rendue aux obsèques à Paris, j’ai vu une femme enceinte. Et quand, trois ans plus tard, je suis retournée dans la capitale, j’ai revu cette femme avec une petitefill­e dans les bras. Moi, je savais qu’elle existait. Son visage était gravé dans ma mémoire. Mais elle était trop petite pour se souvenir. Elle avait 2 ans. »

Après cela, plus rien pendant 46 ans. Sweety a entrepris des recherches pendant trois ans pour la retrouver, en s’appuyant sur la généalogie classique. En vain. Jusqu’à ce début du mois de mars 2021.

« Quand Sweety m’a contactée, je ne savais pas si elle était une nièce ou une demisoeur. J’étais en état de choc. Les larmes montaient. Je ne parlais plus », raconte Corinne. « C’était grandiose, magique, témoigne Sweety. On ne se connaissai­t pas, et pourtant, il y a eu tout de suite une connexion. Je lui ai envoyé des photos pour qu’elle mette un visage sur notre père. Elle n’en a pas et n’en avait jamais vu. Du coup, elle se retrouve aussi avec un demi-frère. »

La rencontre

Thierry, l’époux de Sweety, est enthousias­te, heureux de ces retrouvail­les téléphoniq­ues. Mais il en veut plus. Secrètemen­t, il fait venir Corinne et son mari à La Seyne. En rentrant du travail, Sweety découvre la surprise. Elles ne perdent pas une seconde pour se raconter leurs vies. « Corinne a souffert de n’avoir pas pu être reconnue par notre père », ressent Sweety. Là encore, elles vivent un grand moment.

« Depuis, on communique tous les jours, par téléphone, par vidéo, ou par SMS. Il y a une complicité entre nous, un amour fraternel fort. On se comprend. On réagit de la même façon par rapport à des choses de la vie », se réjouit Corinne. Toutes les deux s’avouent avoir été sceptiques au moment de faire le test interdit. Mais elles s’en réjouissen­t aujourd’hui. Là où la généalogie classique a échoué, L’ADN a été l’ultime recours.

 ??  ?? Sweety et son mari Thierry se repassent le film de cette histoire heureuse, qui a permis à cette Seynoise de retrouver sa demi-soeur Corinne, que l’on aperçoit sur la photo déposée sur la table.
Sweety et son mari Thierry se repassent le film de cette histoire heureuse, qui a permis à cette Seynoise de retrouver sa demi-soeur Corinne, que l’on aperçoit sur la photo déposée sur la table.

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