Lutte contre l’incivisme : Cannes, « exemple à suivre »
Président de l’association des maires pour le civisme, Maxence de Rugy a encensé la cité des festivals et l’action menée depuis 2014 par la municipalité. Flopée de chiffres à l’appui.
Plébiscite. « Vous êtes un exemple national. Tout le monde devrait s’inspirer de Cannes. » Dans le salon Marianne, ce jeudi, Maxence de Rugy, 1er magistrat de Talmon-saint-hilaire (Vendée) a chanté le Dithyrambe à son homologue, David Lisnard. En sa qualité de président de l’association des maires pour le civisme, qu’il a créé en janvier 2017 regroupant 170 collectivités, il a remis le label de « Ville pilote » à la cité des festivals (membre depuis octobre 2018) pour son action dans la lutte contre l’incivisme. Un sujet cher à l’élu cannois, qui est « LA cause municipale » depuis son élection en 2014. Le civisme, « au coeur de la vie en société, permet de s’élever en tant qu’individu, d’interagir dans l’espace public. » Une « vertu indispensable, pour le bien commun » a-t-il appuyé. Face à un Maxence de Rugy conquis, un inventaire exhaustif des actions menées a ainsi été dressé.
Forte répression...
D’abord, zoom sur le « coup de bâton. » Depuis 2014, 110 000 PV ont été dressés pour comportements inciviques. Avec un pic, pour 2019, à 21 125. En 2020, l’an I de la Covid, c’était 18 365. Depuis le début de l’année, on en est déjà à 8 182. Des chiffres en lien avec « la réorganisation de la police municipale, explique son chef, Yves Daros. Nous avons 53 îlotiers et neuf chefs de poste de police de proximité ; la possibilité d’intervenir en civil pour la brigade de l’environnement ; cinq brigades mobiles pour la propreté urbaine, avec une hausse de 20 % des interventions depuis 2016 » liste-t-il. Tout ça avec l’appui des 713 caméras de vidéosurveillance, qui permettent la verbalisation pour les encombrants ou les jets de détritus. Mais aussi les 673 voisins vigilants et 79 citoyens vigilants, oeuvrant à l’entrée et sortie des écoles. Ou l’application « Cannes Civique. »
... Mais sensibilisation et prévention, aussi
Un ensemble qui a permis « une économie de dépenses de 2 M€ par an par rapport à 2014, précise David Lisnard. On est passé, par exemple, de 800 000 à 100 000 € pour les déjections canines. » Punir, c’est bien ; prévenir, tout autant. Là aussi, Cannes est équipée. Et tout part des scolaires. Depuis 2014, 2 025 interventions ont été menées, du CP à la Terminale (ainsi qu’auprès des seniors) par la police municipale en lien avec le civisme et la sécurité routière. Soit près de 50 000 personnes sensibilités.
Thématique qui parle à Maxence de Rugy, créateur du passeport du civisme pour les écoliers de CM2. En place à Cannes depuis 2019 et bientôt à Grasse (lire plus loin). Document repris dans « près de 300 villes en France et labellisé, depuis le 1er avril, par le ministère de l’éducation nationale, renseigne l’élu vendéen. Il s’agit d’engager les jeunes dans le devoir de mémoire, la culture, le patrimoine, la citoyenneté. Face aux mots forts qui résonnent aujourd’hui, individualisme, communautarisme, ils font face à un défi civique. » Pédagogie toujours : il y a, en vrac, la chaine Youtube Cannes Civique, les palmes du civisme, les collectes sélectives, les opérations de sensibilisation (boîte à mégots, poisson pédagogique pour les déchets en mer)... Et, bien sûr, les campagnes de communication. La prochaine, qui débute le 28 avril, s’intitule « Le civisme, c’est votre quotidien. » Elle prendra, notamment, en compte la problématique des jets de masques sur la voie publique. « Nous allons aussi intensifier la lutte contre le bruit, les nuisances des locations saisonnières, conclut le maire de Cannes. On n’est pas encore totalement satisfait mais, quand on voit où l’on en était il y a 20 ans...»